Ça y est on connaît les résultats de la consultation lancée le 20 avril dernier par Jean-Marc Janaillac, PDG d’Air France-KLM. Les salariés d’Air France ont voté majoritairement « non » à la consultation et mettent leur PDG sur la sellette.
Cette consultation faite auprès de l’ensemble des salariés d’Air France les interrogeait sur l’accord salarial pluriannuel ouvert à la signature le 16 avril 2018 dans le but de sortir l’entreprise de l’impasse dans laquelle direction et syndicats s’enlisent après 13 journées de grèves.
/// Le projet d’accord salarial rejeté à 55,44%
Entre le 26 avril et aujourd’hui vendredi 4 mai 2018, à 18h00, quelque 46 771 salariés d’Air France sous contrat de travail de droit français ont pu faire entendre leur voix dans le cadre d’un processus de vote électronique encadré par un professionnel du scrutin en entreprise sous le contrôle d’un huissier. Avec une participation de 80,33% à cette consultation, le résultat du vote des salariés est « non » à 55,44%. En conséquence, le projet d’accord salarial du 16 avril qui proposait 7% d’augmentation de salaires sur 4 ans, dont 2% dès 2018, est retiré.
/// Le PDG pose sa démission
Comme Jean-Marc Janaillac l’a annoncé, il tirera les conséquences personnelles du résultat de cette consultation. Il convoquera les Conseils d’administration d’Air France-KLM et d’Air France le 9 mai et leur remettra sa démission et il leur appartiendra de prendre les mesures appropriées pour assurer la continuité du Groupe et de la compagnie Air France pendant la période de transition. « J’ai ce soir un immense regret que nous n’ayons pas été capables de recréer les conditions de la croissance », conclut Jean-Marc Janaillac devant les journalistes présents à la conférence de presse. Le management d’Air France, sous la direction de son Directeur général, Franck Terner, veillera au fonctionnement quotidien de la compagnie.
/// Ce que prévoyait le projet d’accord salarial du 16 avril
La Direction d’Air France a formulé le 16 avril une ultime proposition d’accord pluriannuel s’engageant pour des augmentations générales de +7% sur 4 ans, qui serait adapté en cas de mauvais résultats. Ainsi, la répartition des augmentations de salaire proposée était de +2% en 2018, +1,65% en 2019, +1,65% en 2020, +1,65% en 2021 et des augmentations individuelles à hauteur de +1,4% par an minimum.
/// Une grève à 300 millions d’euros
Deux nouvelles journées de grèves sont toujours programmées par les syndicats de la compagnie lundi 7 et mardi 8 mai prochain. Après 13 journées de grève et une perte déjà estimée par la compagnie à environ 300 millions d’euros, la marge de négociation des salariés et des syndicats se réduit un peu plus. Dans un contexte de concurrence mondiale toujours fortement exacerbée et de concentration de l’industrie du transport aérien avec un prix du kérosène qui repart à la hausse, pas sûr qu’Air France sorte de la partie gagnante. Cette manche remportée par les grévistes fragilise un peu plus le dialogue social au sein de la compagnie et recule l’échéance d’une sortie de crise rapide.
Visuel : G.Février
/// DERNIERS ARTICLES