Le Falcon 2000LXS est devenu le premier avion d’affaires à effectuer une procédure d’approche aux instruments (IAP) avec minima à 200 pieds, en utilisant le service européen EGNOS LPV200. Le vol a été réalisé dans le cadre des essais réalisés à l’aéroport Paris-Charles de Gaulle, auxquels ont également participé un Airbus A350 et ATR42-600.
Les approchent LPV-200 permettent d’atterrir sur des installations non équipées de systèmes d’atterrissage aux instruments coûteux, comme le sont de nombreux petits aéroports régionaux et locaux.
La France a été le premier pays européen à publier les procédures d’approche EGNOS LPV200 avec minima à 200 pieds. Les premières approches du système LPV-200 ont donc été réalisées le 3 mai dernier et font suite à la publication par la Direction française des services de Navigation aérienne (DSNA) des procédures basées sur EGNOS, le 28 Avril dernier.
/// un système fiable et moins couteux pour les plateformes aéroportuaires
LPV-200 permet des procédures d’approche aérienne qui sont de fait équivalentes à celles utilisant le système d’atterrissage aux instruments type procédures CAT I (ILS). Cela permet un guidage vertical et latéral pendant l’approche finale sans nécessiter un contact visuel avec le sol jusqu’à une hauteur de décision (DH) de 200 pieds au-dessus de la piste (LPV minima à 200 pieds).
Ces approches basées sur EGNOS – European Geostationary Navigation Overlay Service – sont considérées comme similaires à celles de l’ILS, puisque le niveau de service LPV-200 est compatible avec les obligations liées aux performances d’approche de précision CAT I de l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI), mais sans la nécessité d’une infrastructure au sol coûteuse. L’abaissement de la hauteur de décision de 250 à 200 pieds procure un avantage opérationnel substantiel en cas de mauvaises conditions météorologiques et de faible visibilité.
Les procédures LPV-200 permettent ainsi :
- la réduction des délais, des déviations et des annulations grâce à des minima inférieurs, ce qui peut diminuer les coûts d’exploitation pour le vol vers cette destination.
- la continuité des opérations aéroportuaires en cas de panne ou de maintenance ILS.
- l’amélioration des niveaux de sécurité, puisque les procédures LPV-200 peuvent être utilisées efficacement comme une approche avec des procédures CAT I et peuvent également servir de back- up pour des procédures basées sur ILS.
- l’amélioration de l’efficacité des vols, en réduisant la consommation de carburant, les émissions de CO2 et en diminuant l’impact environnemental lié à l’aviation.
Le service EGNOS LPV a été introduit en 2011 mais avec une hauteur de décision inférieure à 250 ft. Le Falcon 900LX avait été à ce moment-là le premier avion à réaliser une approche EGNOS LPV250 lors d’un vol vers l’aéroport de Pau en France.
/// Ouvrir la voie aux implantations futures
L’Agence du GNSS européen (GSA), en charge de la gestion de EGNOS au nom de la Commission européenne, prévoit que cette première procédure LPV-200 mise en place à l’aéroport international de Paris-Charles de Gaulle ouvrira la voie à la publication de nombreuses autres procédures d’approche LPV-200 dans d’autres aéroports européens.
Il est d’ailleurs déjà confirmé que l’aéroport de Vienna International (LOWW) sera le prochain aéroport à publier une approche LPV-200.
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visuels : Dassault Aviation et ©Vincent Massé – Tous droits réservés