Suite à l’appel à la grève confirmé par des syndicats de pilotes Air France pour la période du 11 au 14 juin 2016, le programme des vols Air France sera perturbé dès samedi 11 juin au matin. Les vols de HOP!, filiale d’Air France ne sont pas concernés et ne subiront pas de perturbation.
Pour la journée du samedi 11 juin 2016, Air France prévoit d’assurer plus de 90 % de ses vols long-courriers et domestiques, légèrement moins pour le moyen-courrier avec 75% des vols vers Paris – Charles De Gaulle. Avec un taux de pilotes grévistes pour cette journée de samedi estimé à 25% selon la compagnie, des annulations et des retards de dernière minute sont à prévoir. Par un mécanisme de déclaration volontaire des pilotes auprès du syndicat, le SNPL estime quant à lui que la mobilisation pour la journée de samedi serait plutôt de l’ordre de six à sept pilotes grévistes sur dix.
A ce stade, Air France a uniquement annulé 3 vols long-courriers : Osaka, Hong-Kong et un de ses deux vols vers Tokyo. Pour les jours suivants, en fonction de l’estimation précise du taux de mobilisation, le programme de vols sera adapté et publié la veille du départ et les clients seront informés en conséquence de manière à pourvoir bénéficier d’un nouveau billet ou d’un remboursement. La compagnie offre à ses clients voyageant entre le 11 et le 14 juin, la possibilité de modifier leur vol qu’il soit annulé ou non.
/// Laisser du temps à la négociation
Les modalités choisies par les pilotes d’Air France pour ce mouvement social, avec 3 tranches horaires de grèves plutôt que des journées entières, sont assez inhabituelles et visaient à laisser du temps à la négociation sans pénaliser trop l’exploitation des vols en ce début d’Euro 2016 de football. « Cette grève n’a pas pour but de provoquer un grand nombre d’annulations » nous a confié Véronique DAMON, Secrétaire Générale du SNPL – Air France. Le SNPL regrette le faible nombre de réunions dédiées à la recherche de solutions entre la direction d’Air France et les organisations professionnelles ses six derniers jours et se dit prêt à négocier mais aussi à poursuivre le mouvement à défaut d’un accord entre les deux parties.
/// quand la grande soeur se vexe
Le sujet d’un déséquilibre dans la croissance des deux compagnies, qui n’était évoqué qu’à voix basse jusqu’il y à peu, semble avoir trouvé une oreille attentive du côté de la future direction d’Air France, en la personne du nouveau PDG Jean-Marc Janaillac. Ce dernier serrait favorable à un rééquilibrage de l’activité et une renégociation de l’accord entre les deux compagnies.
Les tentions entre la direction d’Air France et ses pilotes se sont récemment cristallisées autour du solde du plan « transform 2015 » et de la répartition de l’activité comme des moyens aériens entre les deux partenaires Air France et KLM. L’arrivée plus ou moins rapide de nouveaux appareils long-courriers Boeing 787, dont bénéficient déjà KLM, est pour les pilotes synonyme d’ouverture de lignes, de croissance et de rééquilibrage de l’activité au bénéfice d’Air France. La croissance du groupe ces dernières années aurait plutôt bénéficié à la petite soeur Néerlandaise qu’à Air France, dont l’activité a même légèrement été réduite par le groupe Air France-KLM.
“Le Président Janaillac se dit prêt à corriger l’équilibre de production entre Air France et KLM, l’une des clefs de ce conflit. Ces paroles doivent maintenant se transformer en actes.” a déclaré dans un communiqué M. Philippe Evain, Président du SNPL Air France ALPA. Les représentants des pilotes ne comprennent pas que des solutions justes, susceptibles de rétablir des équilibres de production dans un calendrier raisonnable au bénéfice de toute l’entreprise Air France se heurtent pour l’instant à une fin de non-recevoir de leur Direction. Ces demandes pourraient être compatibles avec le plan d’investissement du Groupe puisqu’elles consistent uniquement à répartir différemment des investissements déjà prévus.
Malgré tout, rien ne semble pouvoir aboutir à court terme, car le sujet déjà complexe de la réunion de famille touche aussi à l’activité de l’aéroport Amsterdam-Schippol. Ayant enregistré une croissance de 6% de son trafic passagers en 2015, ce dernier semble bien décidé à jouer un rôle majeur dans la course à laquelle se livre les capitales européennes et indirectement les Etats.
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