Airbus publié mercredi ses résultats pour l’exercice 2016 et les perspectives pour l’année 2017. Des résultats conformes aux objectifs à l’exception de l’A400M, qui donne encore et toujours du fils à retordre au constructeur européen.
En 2016, ce programme a représenté une charge totale de 2,2 milliards d’euros. Pour Tom Enders, Président exécutif (CEO) d’Airbus, « Réduire les risques et renforcer l’exécution de ce programme est absolument prioritaire en 2017 ». Au cours de l’année Airbus surtout livré plus d’avions commerciaux que jamais auparavant dans son histoire en accélérant la cadence de production des programmes monocouloirs et de l’A350. Le groupe à livré 688 avions l’année dernière contre 635 avions en 2015.
/// Les commandes de l’années 2016
Les prises de commandes en 2016 affiche une valeur de 134 milliards d’euros (159 milliards d’euros en 2015), portant la valeur totale du carnet de commandes d’Airbus à 1 060 milliards d’euros au 31 décembre 2016, contre 1 006 milliards d’euros fin 2015.
En 2016, Airbus a reçu 731 commandes nettes d’avions commerciaux (1 080 en 2015), dont 41 A350 XWB et 83 A330. Au total, le groupe disposait fin 2016 d’un carnet de commande de 6 874 avions commerciaux à satisfaire.
La division Defence and Space a vendu au Canada 16 avions de recherche et sauvetage de type C295W (ex CASA) et à signer un contrat de maintien en conditions opérationnelles pour l’Eurofighter. Les commandes nettes d’hélicoptères se sont élevées à 353 au lieu de 333 commandes nettes en 2015, dont un important contrat de H225M pour Singapour et un autre pour le centre de formation militaire britannique UKMFTS (Military Flying Training System).
/// L’A320neo et l’A350 moteurs de la croissance
S’agissant du programme A320neo, 68 exemplaires ont été livrés à 17 clients. Les deux motoristes sont engagés à honorer leurs engagements de livraison conformément aux attentes des clients pour répondre à la montée en cadence de production et de livraison de l’A320neo, qui devrait s’accélérer en fin d’exercice 2017.
L’ambitieux objectif de montée en puissance a été atteint pour l’A350, avec 49 exemplaires livrés en 2016. D’importants progrès ont été réalisés au cours de l’année en termes de gestion des risques et de réduction du niveau de travaux en cours sur la chaîne d’assemblage final. L’accent reste porté sur la convergence des coûts récurrents pendant la montée en cadence et la situation demeure tendue face à son objectif de livrer 10 exemplaires par mois d’A350 d’ici la fin 2018. Les essais en vol de l’A350-1000 sont en cours et les trois avions destinés au programme d’essais sont finis d’assemblés.
/// Le défis de l’A400M
S’agissant du programme A400M, les livraisons ont augmenté pour atteindre 17 exemplaires en 2016, contre 11 en 2015 et deux autres ont été livrés depuis le début de l’année 2017 mais le programme pose toujours des problèmes au constructeur européen et reste pour lui « un sujet de préoccupation ».
La situation critique relative au boîtier de transmission du moteur (PGB) a été prise en compte au second semestre 2016 avec la certification d’une solution intermédiaire permettant d’allonger le délai entre deux inspections. Les capacités de l’avion ont été améliorées de sorte que les appareils désormais livrés bénéficient de certaines capacités tactiques. Au second semestre 2016, de nouveaux défis sont apparus pour réaliser le renforcement des capacités militaires, et la Direction a réévalué le coût industriel du programme en incluant désormais une estimation d’un risque commercial. En conséquence de ces revues de programme, une charge totale de 2,2 milliards d’euros a été enregistrée en 2016 (dont 1,2 milliard d’euros au quatrième trimestre). Les retenues de paiements clients induits continueront de peser sensiblement en 2017 et 2018 en particulier. Des défis demeurent quant au développement des capacités contractuelles, à la sécurisation de commandes suffisantes à l’export dans les temps, à la réduction des coûts ainsi qu’au risque commercial, qui pourrait s’avérer significatif. Au vu des pertes cumulées du programme A400M, le Conseil d’administration a mandaté la Direction à réengager des discussions avec les clients pour plafonner l’exposition restante.
/// Moins d’A380 en 2017 et montée des cadences dès 2018
Fin 2016, le constructeur a conclu un accord la compagnie Emirates Airline et le motoriste Rolls-Royce pour adapter la fréquence de livraison des A380 pour les prochaines années pour viser le nombre de 12 A380 livrés par an dès 2018. Ainsi six appareils prévus pour 2017 seront reportés sur 2018 et six autres seront reportés de 2018 à 2019.
Cette nouvelle répartition des livraisons s’ajoute à la mise en place par Airbus d’initiatives visant la réduction des coûts sur ce programme.
/// Chiffre d’affaires et dépenses de R&D
Le chiffre d’affaires du Groupe a augmenté de 3 % pour atteindre 67 milliards d’euros : +7 % pour la division Commercial Aircraft, -9 % pour Airbus Defence and Space. Par ailleurs, les dépenses de R&D autofinancées du Groupe ont diminué à 2 970 millions d’euros au lieu de 3 460 millions en 2015.
/// Résultat, trésorerie et dividendes
Le résultat net, fortement impacté par des effets de change négatifs, s’élève à 995 millions d’euros (2015 : 2 696 millions d’euros) après les ajustements de l’EBIT. Le bénéfice par action s’établit à 1,29 euro (2015 : 3,43 euros) et le résultat financier est de -967 millions d’euros (2015 : -687 millions d’euros). Le flux de trésorerie disponible avant fusions et acquisitions et financements-clients s’est élevé à 1 408 millions d’euros (2015 : 1 325 millions d’euros), reflétant les bonnes performances de livraison et le potentiel de création de trésorerie.
Le Conseil d’administration d’Airbus proposera lors de l’Assemblée générale annuelle de verser un dividende de 1,35 euro par action pour 2016, le 20 avril 2017 soit environ 4 % supérieur à celui de 2015. La date d’arrêté des positions sera le 19 avril 2017.
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visuels : Clément Alloing et Florent Péraudeau, Guillaume Carré et Airbus