Suite à l’accident survenu sur le vol Air France AF066 qui effectuait le 30 septembre dernier la liaison entre Paris et Los Angeles, un hélicoptère danois a récupéré dans une zone désertique sur la côte ouest du Groenland les premières pièces qui se sont détachées du moteur de l’A380.
Le bureau danois d’enquêtes sur les accidents a délégué au BEA l’ouverture et la conduite de l’enquête de sécurité. Le BEA représente la France, État de l’exploitant, de l’immatriculation et de conception de l’avion mais des enquêteurs de l’AIB DK, représentant le Groenland et le Danemark, État d’occurrence, du NTSB, représentant les États-Unis, État des motoristes, et du BST, représentant du Canada, État où s’est dérouté l’équipage, participent aussi à l’enquête de sécurité.
/// Grosse frayeur pour l’équipage et les passagers
L’Airbus A380-800 d’Air France immatriculé F-HPJE, avait décollé de l’aéroport de Paris-Charles de Gaulle samedi 30 septembre 2017 vers 09 h 30 [UTC], avec 497 passagers et 24 membres d’équipage à bord. A la suite d’une avarie survenue sur le moteur N°4 alors que l’avion survolait le Groenland à son niveau de croisière [FL370], l’équipage avait été contraint de se dérouter vers l’aéroport de Goose Bay au Canada où il a atterri à 15 h 42 [UTC] sans autre incident.
Selon les premières observations depuis le tarmac de l’aéroport de Goose Bay, les dommages sur l’aéronef semblent limités au moteur N°4 et à son environnement immédiat mais l’observation du réacteur montre que la partie tournant à l’avant du moteur, « la soufflante », s’est détachée en plein vol, entraînant avec elle la perte de l’entrée d’air. « on a entendu un gros bruit, comme quelque chose qui ne tournait pas rond et on a pensé à une explosion du moteur » explique un passager présent à bord de l’A380 Air France, habitué des vols transatlantiques. Heureusement l’équipage de l’A380 a parfaitement géré la situation pour faire atterrir son appareil en toute sécurité mais a eu droit, comme les passagers, à une belle frayeur.
Cet évènement aux conséquences limitées, aurait pu avoir de lourdes répercussions sur la poursuite du vol si les éléments qui se sont séparés du moteur n°4 avait percuté le moteur à sa gauche, l’empennage horizontal ou endommagé d’avantage des éléments mobiles de l’aile.
/// Identifier la zone de recherche et récupérer les pièces
L’exploitation des données contenues dans l’enregistreur de paramètres [FDR] a permis aux enquêteurs de déterminer avec une très grande précision le lieu où l’avarie est survenue afin de délimiter une zone de recherche pour tenter de retrouver les éléments qui se sont détachés dans l’immensité du désert blanc.
La zone en question, désertique et couverte de glace, se trouve à environ 150 kilomètres au sud-est de la ville de Paamiut, sur la côte ouest du Groenland. À la demande du bureau danois d’enquêtes sur les accidents, un hélicoptère de la compagnie danoise Air Greenland a survolé cette zone jeudi 5 octobre et a repéré des pièces provenant du moteur de l’A380 Air France. L’équipage de l’hélicoptère dépêché sur place par le bureau d’enquêtes danois a pu récupérer quelques pièces du moteur pour les transmettre au BEA.
Une prochaine mission pour récupérer les autres pièces présentes sur place et tenter de localiser des pièces manquantes sera organisée dès que les conditions météorologiques le permettront, a indiqué le BEA. Les autorités doivent en effet agir rapidement avant que la neige ne recouvre progressivement les débris, rendant difficile leur détection et récupération.
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visuels : AIB Denmark / Air Groenland et KenH sous (CC BY-SA 2.0)