L’écotaxe fait son retour sur le devant de la scène en France mais cette fois-ci pour le secteur de l’aérien. Le gouvernement français vient d’annoncer ce mardi 9 juillet son intention de créer une taxe qui s’appliquera sur tous les billets d’avion au départ de la France et dont le montant sera variable en fonction du type de destination cours, moyen ou long-courrier et de la classe de voyage du passager.
La taxe dont le montant sera compris entre 1,5 et 18 € par billet, va concerner l’ensemble des compagnies aériennes au départs de le France « de sorte que le pavillon national ne soit pas désavantagé » a précisé la ministre des transports lors de la conférence de presse. En revanche, les vols en correspondance, les vols vers la Corse et vers l’outre-mers en seront exonérés.
Avec cette éco-contribution, le gouvernement espère récolter 180 millions d’euros par an rien que sur le transport aérien et devrait s’appliquer dès 2020. Cette somme sera entièrement affectée à la programmation des investissements pour le financement du transport du quotidien a encore spécifié la ministre.
/// Air France opposée au projet du Gouvernement
Du côté d’Air France, dont 50% de l’activité est réalisée au départ de l’Hexagone, on déplore fortement l’annonce du jour en estimant que cette nouvelle taxe coûtera plus de 60 millions d’euros par an au groupe et qu’elle pénalise fortement la compétitivité. La compagnie estime incompréhensible la décision du gouvernement qui devrait financer des modes de transport concurrents dont le transport routier plutôt que la transition énergétique de l’aérien en soutenant la mise en place de filières biocarburants durables ou d’innovations de rupture.
Une incompréhension d’autant plus grande que le surcoût de plus de 60 millions d’euros par an que représenterait cette taxe est équivalente aux mesures annoncées dans le cadre des Assises du Transport Aérien, qui devaient justement permettre de renforcer la compétitivité du pavillon français.
/// Taxer les billets d’avion pour financer le train et la route
La Fédération Nationale de l’Aviation Marchande (FNAM) a réagi par communiqué de presse et dénonce une mesure « inattendue » et un « mauvais coup de plus » porté aux compagnies aériennes françaises. « Malgré les difficultés du secteur, le gouvernement instaure une nouvelle taxe de 180 millions d’euros qui sera payée essentiellement par les compagnies aériennes françaises. Ces dernières subiront cette nouvelle charge pour tous les vols au départ de leurs bases contrairement à leurs concurrents ».
Le Syndicat National des Pilotes de Ligne s’oppose au projet d’éco-contribution et appelle à une remise à plat de l’ensemble de la fiscalité des compagnies aériennes sous peine de voir « le secteur français du transport aérien sera inévitablement condamné à être évincé par la concurrence internationale. ». Il demande également que les réflexions sur le sujet soient menées, a minima, dans un cadre européen afin de garantir une efficacité réelle sur les problèmes du climat.
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visuels : ADP, BP et V.Massé