La compagnie loisirs cannadienne Air Transat, qui doit rejoindre le groupe Air Canada vient d’annoncer un renforcement de son offre de vols entre la France et le Canada dans le cadre de la saison d’été 2020.
Alors que le rachat par Air Canada du Groupe Transat et de sa compagnie aérienne laisse entrevoir un tassement de la concurrence sur le marché canadien, Air Transat qui est présente dans 8 villes en France (Paris, Marseille, Nice, Toulouse, Bordeaux, Nantes, Bâle-Mulhouse et Lyon) vient d’annoncer une hausse de fréquences et de capacité pour l’été prochain. Le choix des vols et des horaires s’en trouve ainsi élargi au bénéfice des consommateurs mais la multiplication des fréquences aussi opérées par Air Canada fait apparaître un risque de surcapacité dans certains aéroports régionaux, comme à Toulouse.
Ainsi, Air Transat procède aux ajustements suivants :
- Paris > Montréal : 2 vols quotidiens et passage à 3 vols par jour, trois fois par semaine
- Paris > Québec (exclusivité Air Transat) : passage de 3 à 4 fréquences par semaine et positionnement de l’A321neoLR
- Paris > Toronto : augmentation de la capacité suite au positionnement d’Airbus A330 sur la haute saison
- Toulouse > Montréal : passage de 4 à 5 vols par semaine et tous en Airbus A321neoLR
- Nantes > Montréal : passage de 3 à 4 vols par semaine sur la haute saison
- Bordeaux > Montréal : augmentation de la capacité grâce au positionnement de plus d’Airbus A330
Rappelons que depuis le printemps dernier Air Transat propose des vols en Airbus A321LR (neo), un avion mono-couloir long-courrier de nouvelle génération qui permet d’opérer avec beaucoup d’agilité sur des marchés de taille intermédiaire et qui facilite l’ouverture de nouvelles lignes, notamment au départ des villes de provinces.
/// Occuper le terrain dans les aéroports régionaux
Air Canada mais surtout Air Transat sont historiquement implantés et bien installés sur le marché des vols entre la France et le Canada dans les grands aéroports régionaux français, sur lequel la compagnie loisirs québécoise occupe même une position dominante. Mais le rapprochement à venir des deux premiers de cordée chamboule l’équilibre du marché des vols au départ et à l’arrivée de la province. Depuis l’annonce du rachat d’Air Transat la stratégie d’Air Canada pour le marché français, même si elle ne se résume pas à cela, semble consister à couper l’herbe sous le pied de potentiels nouveaux entrants sur le marché en occupant le terrain et multipliant les annonces. Le site internet d’Air Transat ne prend d’ailleurs toujours pas en compte à l’heure ou nous écrivons certains changements d’appareils déjà annoncés par la compagnie (comme à Lyon, Bordeaux et Toulouse) laissant planer un certain doute sur le programme de vols qui sera réellement effectif en 2020, sachant que la taille de l’avion est justement la principale variable d’ajustement des compagnies aériennes en cas de sous-capacité ou de surcapacité sur une ligne.
Rappelons que Westjet, une autre compagnie canadienne basée dans la province de l’Alberta, a débuté au printemps 2019 des vols directs entre son Hub de Calgary et l’Europe, en proposant dans un premier temps trois destinations : Londres, Paris et Dublin. L’Alberta, dont l’activité touristique locale est en plein essor, cherche justement à attirer plus de touristes sur son territoire et garde à l’esprit l’importance du marché touristique entre la France et le Canada. Cette volonté d’accueillir davantage de voyageurs devrait se traduire par de nouvelles ouvertures de lignes pour les prochaines saisons en Europe, voire en France, qui seront permises grâce à l’arrivée prochaine dans la flotte Westjet d’au moins 8 nouveaux exemplaires de Boeing 787-9 Dreamliner. La compagnie à bas-coût canadienne détient également des options pour dix appareils potentiellement livrables entre 2020 et 2024. Elle pourrait alors à son tour être tentée par l’aventure provinciale.
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visuels : JB.Rouer