Le ministre des finances des Pays-Bas, Wopke Hoekstra, a annoncé lundi 26 février une prise de participation à hauteur de 680 millions d’euros dans le capital du groupe franco-néerlandais Air France – KLM, qui porte sa part à 12,68%. Dans la journée de mercredi, L’Etat néerlandais a confirmer dans un communiqué avoir pris une participation de 14%.

Les Pays-Bas souhaitent pouvoir faire jeu égal avec la France et mieux défendre leurs intérêts économiques dans les décisions prises par le groupe et en particulier au sujet de la position stratégique de l’aéroport d’Amsterdam, qui est actuellement 3e aéroport en Europe.

Cette annonce, qui a surpris tout le monde, intervient quelques jours seulement après la reconduite la semaine dernière de Pieter Elbers au poste de président du directoire de KLM, après plusieurs semaines de tentions internes, permet aux Pays-Bas de mettre la pression sur le nouveau PDG canadien du Groupe Benjamin Smith et de se rapprocher de la participation de l’État français qui détient actuellement autour de 14,2% du capital qui le place en qualité de premier actionnaire du groupe.

Benjamin Smith, nouveau Directeur général d'Air France-KLM

Benjamin Smith, Directeur général d’Air France-KLM

D’après les déclarations du ministre néerlandais, les Pays-Bas souhaiteraient monter leur participation au capital à environ 14%. Wopke Hoekstra a précisé à des journalistes que cette opération était « une étape décisive pour la protection des intérêts néerlandais ». De son côté, l’État français a précisé dans la soirée ne pas être au courant mais Bruno Le Maire, Ministre français de l’économie, a déclaré qu’Air France – KLM ne devait pas être administré sous l’ingérence étatique.

/// Chute du titre à la bourse de Paris

Après une fin de séance en hausse de +5,38% mardi soir à la bourse de Paris, le titre d’Air France – KLM chutait lourdement dés l’ouverture ce matin, -11,08%. Rappelons que la semaine dernière le groupe a annoncé les résultats financiers de l’exercice 2018 avec un bénéfice d’exploitation de 1,33 milliard d’euros en recul de 31%, dans lequel Air France représente quatre fois moins que sa petite sœur KLM.

/// Réaction d’Air France – KLM

Dans un communiqué qui nous a été transmis en fin d’après-midi, le Conseil d’administration du groupe Air France-KLM explique s’être réuni ce 27 février et prendre acte « de la prise de participation de l’Etat néerlandais, sans aucune concertation ». Le CA du groupe souligne que cette manœuvre intervient juste après les discussions avec ses partenaires, dont l’Etat néerlandais, sur la nouvelle organisation managériale du groupe et alors qu’il s’apprêtait à confirmer ses engagements vis-à-vis de l’Etat néerlandais sur le développement de l’aéroport d’Amsterdam-Schiphol mais aussi le soutient au développement de KLM.  « Le Conseil d’administration d’Air France-KLM sera très vigilant sur les conséquences de cette prise de participation pour le Groupe, ses collaborateurs, sa gouvernance et la perception du marché. Il fera en sorte que celle-ci n’affecte pas la nouvelle dynamique du Groupe et de ses compagnies »

/// Vers un divorce ?

D’autres tentions se existe sur l’avenir et l’existence même de deux marques fortes au sein du groupe. Si Benjamin Smith souhaite faire le lien entre les deux compagnies pour créer un élan commun, ces dernières se voient en réalité avant tout comme des rivales au sein de l’entité et ce depuis le début. En interne, chacune semble persuadée d’être la plus importante pour l’avenir du groupe, critiquant à l’envie les méthodes de management ou la stratégie de l’autre, notamment coté néerlandais au sujet de la gestion des conflits sociaux au seins d’Air-France.

A320 pour Air France et B737 pour KLM

Après ce coup de force de la part de l’Etat néerlandais, le risque pour le groupe est maintenant de se retrouver embourbé dans une bataille interposée entre des états ayant chacun sa vision du groupe et souhaitant défendre son pavillon national. Une situation qui ne ferait que renforcer la défiance entre les deux entités et pourrait conduire à terme à un divorce en bonne et due forme.

/// Les autorités françaises amorcent la contre-offensive [ à lire sur LesEchos.fr ]

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visuel : G.Février et V.MasséAAF /// END

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