Les acteurs du tourisme de Polynésie française militent pour une annonce rapide de la réouverture de la destination aux touristes étrangers au plus tard le 1er mai et dénoncent un retard à rattraper avec les marchés concurrents.

Un collectif constitué de 425 acteurs du tourisme polynésien s’est réuni pour adresser le 15 mars dernier un courrier au Gouvernement français réclamant la réouverture de la destination et la reprise des activités liées au tourisme en Polynésie française.

Pour justifier leur revendication, ils mettent en avant l’efficacité avérée des contrôles sanitaires mis en place durant 7 mois aux fins de limiter la propagation du virus sur territoire, moins touché que d’autres destinations françaises ultramarines, et demandent la mise en place de protocoles et des conditions d’entrée ou de séjours stricts, à l’instar de l’ensemble des destinations concurrentes (Seychelles, Maldives, Hawaii, Asie du Sud-Est…). Pour mémoire, au 2 mars 2021, le taux d’incidence total en Polynésie française était de 22 cas pour 100 000 habitants (28/100 000 aux îles du Vent et 6/100 000 aux îles Sous-le-Vent, zéro dans tous les autres archipels).

Après 5 à 7 ans de croissance ininterrompue, l’activité touristique en Polynésie française qui représente autour de 82% des ressources propres de la collectivité et 20% des emplois locaux, a comme partout était durement touchée l’année dernière par l’arrêt brutal des flux touristiques.

En tout, 70 000 touristes ont visité la Polynésie française durant l’année 2020, dont la moitié sur les 6 derniers mois de l’année, soit une moyenne de 5000 touristes par mois, qui a permis de maintenir les équipements, de faire face aux charges fixes et à couvrir une partie des coûts d’exploitation.

/// Protocoles sanitaires strictes jugés efficaces 

Le protocole strict mis en place pour entrer sur le territoire polynésie a sans doute contribué à permettre de retrouver une situation maîtrisée dès le mois de décembre, avec la fin de la première vague polynésienne dès le mois de janvier. 

Les visiteurs sont rappelons-le soumis à un second test RT-PCR 4 jours après leur arrivée sur le territoire, après un premier test effectué dans les 72h avant leur voyage, puis un 2e test au 8e jour et doivent aussi respecter un isolement strict de 10 jours à réaliser à Tahiti, à domicile ou dans un site dédié moyennant une participation financière forfaitaire aux frais de séjour fixée à 60 000 Fcfp (502 €). Un centre dont le nombre de places disponibles, est du reste limité.

Sur les 59 315 visiteurs contrôlés après leur arrivée à Tahiti entre le 15 juillet 2020 et le 10 février 2021, 188 touristes ont été identifiés comme positifs à la Covid, tracés et isolés, soit 0,31% des arrivants et 1% du cumul de l’ensemble des cas positifs recensés en Polynésie française.

« Nous estimons qu’il est possible, qu’il est responsable, qu’il est parfaitement envisageable de préparer et d’annoncer dans les tous prochains jours une reprise de l’activité touristique de la Polynésie française pour le 15 avril ou le 1er mai prochains, raisonnable et raisonnée, en fonction des protocoles retenus, en fonction de nos segments d’activités, et sans mise en danger de nos équipes, de nos populations ou de nos visiteurs.» explique le collectif.

/// Extension des mesures d’aides

Si pour l’instant aucune annonce pour une réouverture de Tahiti et ses îles n’a pour l’instant été faite par le gouvernement central français, ce dernier a étendu les mesures de soutien aux entreprises du tourisme en Outre-mer. Le dispositif d’aides du fonds de solidarité, réservé jusqu’à présent au secteur de la restauration et de l’hôtellerie, est désormais étendu à d’autres secteurs dépendant de l’activité touristique.

En ce sens, le communiqué commun du ministère des Outre-mer, du ministère des Petites et Moyennes Entreprises et du secrétariat d’Etat chargé du Tourisme précisait qu’« À compter du 1er février 2021, à La Réunion, en Guadeloupe, en Martinique, à Saint-Martin, à Saint-Barthélemy et en Polynésie française, les entreprises du secteur du commerce de détail et de la réparation/maintenance navale subissant une perte de chiffre d’affaire de plus de 50% due à la chute de la fréquentation touristique pourront désormais bénéficier du fonds de solidarité renforcé ». 

Dans ce même communiqué le gouvernement rappelle que « les entreprises du secteur de l’hôtellerie, de la restauration, du tourisme, de l’événementiel, du sport et de la culture (ainsi que les entreprises de secteurs connexes) subissant une perte de CA supérieure à 50% bénéficient déjà du fonds de solidarité « renforcé », quelle que soit leur taille ». Un dispositif, qui dans les faits prévoit soit une indemnisation de la perte du chiffre d’affaires (CA) jusqu’à 10 000€ dans la limite de 80% du CA ou l’indemnisation de 15 à 20% du CA dans la limite de  200 000€ mensuel.

« Selon nos segments, et au gré des mesures de limitation qui nous ont été imposées (…) notre secteur a dû amortir une baisse moyenne de 70% des flux et près de 80% de ses recettes directes durant l’année écoulée. » expliquent les signataires du courrier disponible dans son intégralité à cette adresse.

/// Vers une ouverture au 1er mai ?

Rattrapé par la flambée épidémique de variant de Covid-19 en Europe dans une ultime tentative pour éviter un confinement total en Métropole, le gouvernement central français observe aussi très attentivement la situation en outre-mer.

Toujours très disparate dans le monde comme entre les territoires ultramarins, la situation sanitaire se dégrade une nouvelle fois dans les Antilles (Guadeloupe) mais aussi dans le pacifique, avec la détection de nouveaux cas en Nouvelle Calédonie et une situation plus que préoccupante en Papouasie nouvelle guinée, jusqu’ici plutôt épargné, dont le le système de santé se retrouve au bord de l’effondrement en quelques semaines. 

L’isolement relatif de Tahiti et ses îles offre un terrain protecteur et moins favorable à la propagation que les grandes Métropoles mais rouvrir les frontières de manière prématurée aux touristes en provenance de zones bien plus touchées par l’épidémie de Covid-19 et ses variants, pourrait aussi à terme tout aussi bien s’avérer contre productif en se soldant par un coûteux nouveau confinement.

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visuels : PB

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