Le Transall C160 numéro 212 arborant la décoration de la tournée d’adieu de l’aéronef fraîchement réformé, effectuera ce lundi 27 juin vers 17h00 son dernier atterrissage sur les pistes de l’aéroport de Toulouse-Blagnac, où l’attendent les membres de l’association des Ailes Anciennes de Toulouse, en charge de sa conservation. 🛫✨
1963 – 2022, cela faisait 59 ans que cet appareil de transport et de largage faisait partie du décor de l’Armée de l’Air, qui l’a officiellement réformé le vendredi 20 mai dernier durant une cérémonie qui s’est tenue sur la base aérienne 105 d’Evreux.
Surnommé « Pollux », le « Tyne » ou encore « La Licorne » au sein des forces françaises, cet appareil développé à la fin des années 50 avait fait son tout premier vol en 1963.
Fruit d’une collaboration européenne fructueuse entre les industries aéronautiques françaises et allemandes sous le nom de Transport Allianz (à l’origine du nom Transall) son développement a pour but de répondre aux besoins d’un avion de transport à moyen rayon d’action pour la France et l’Allemagne de l’Ouest, en proposant une charge utile de 8 tonnes. Une sacrée feuille de route pour l’époque, alors que la France volait sur Noratlas.
Plusieurs versions de l’aéronef ont ainsi vu le jour au fil de sa longue carrière active, ainsi que des mises à jour qui ont permis d’offrir une telle longévité à cet appareil construit jusqu’en 1981 par le consortium franco-allemand (en France, à Bourges, et à Brême et Hambourg pour l’Allemagne).
Avion de tous les défis
Au sein de l’armée française, le C160 Transall a connu bien des missions et a été de tous les fronts depuis les années 1970 tant sur le plan humanitaire que militaire.
Une des versions notables de cet appareil est le savoureux « C-160G Gabriel » utilisé par la France à des fins de renseignement électromagnétique par les services de renseignement. (photo ci-dessous)
Seulement deux exemplaires de cette version ont été utilisés par l’hexagone, qui devait procéder à leur retrait d’ici l’été. Si l’un des deux C-160G Gabriel a bien été retiré du service et a rejoint il y a quelques jour le musée de l’Air et l’Espace du Bourget, nous n’avons pas de nouvelle officielle du deuxième aéronef affecté dans l’Escadron électronique aéroporté 1/54 Dunkerque (BA105 Évreux-Fauville), qui réalisait encore fin des missions de surveillance au large de la frontière ukrainienne. Sans confirmation officielle de la part de l’armée, cet avion est malgrès tout susceptible de poursuivre son service encore quelques temps en raison du contexte militaro-diplomatique.
Optimisé pour les vols basse altitude, les largages, les atterrissages en terrains sommaires, robuste et maniable, le Transall s’est imposé comme l’avion militaire de transport tactique africain par excellence avec son train d’atterrissage en double bogie, ses pneus basse pression couplés à des aérofreins lui permettent des posés d’assauts sur tout type de pistes herbe, sable, même sommaire.
La France et L’Allemagne n’ont ainsi pas été les seuls opérateurs de cet appareil, aussi en service en Afrique du Sud, en Turquie et pour le compte de quelques opérateurs civils sous différentes versions. C’est le cas de la compagnie indonésienne Pelita Air Service et d’Air France/aérospatiale qui en ont exploité deux exemplaires (F-BUFR et F-BUFP).
Au total, ce sont 214 exemplaires de Transall qui ont été livrés, dont 82 appareils à l’Armée de l’Air et de l’Espace française (parmi lesquels 3 de présérie) mais aussi à la Luftwaffe (l’armée de l’air allemande) qui en a reçu 113, dont 3 de présérie, la South African Air Force (9) et l’Armée de l’Air de Turquie qui a acheté 20 avions d’occasion à l’Allemagne et qui sera l’unique pays à en conserver en service après le retrait des exemplaires français.
Déployé sur la grande majorité des terrains d’opération de l’Armée de l’Air durant toutes ces années, l’appareil vieillissant laisse désormais sa place aux C-130J, CN-235 et autres A400M beaucoup plus récents et performants.
Le C160 Transall aura marqué son époque et restera sans doute à jamais dans les mémoires de plusieurs générations de français, militaires ou non, des personnels ayant travaillé avec mais aussi dans celle des passionnés.
Direction Toulouse
C’est dans ce contexte de retrait qu’a eu lieu fin mai la cérémonie de retrait du Transall sur la base aérienne 105 d’Évreux-Fauville. Après un tour de France mémorable, l’avion spécialement décoré était accompagné de son prédécesseur le Noratlas et de ses successeurs l’A400M, le C-130 et le CN-235.
Le temps est désormais venu pour les derniers valeureux Transall de rejoindre les musées et autres stèles pour être exposés au public.
Le Transall 212 arborant la décoration spéciale de la tournée d’adieu, a ainsi été cédé à l’association les Ailes Anciennes de Toulouse qui est chargée de sa conservation mais il sera exposé au musée Aéroscopia de Toulouse-Blagnac où vous pourrez bientôt l’approcher.
Deux autres aéronefs (n°203 et n°204) sont par ailleurs déjà arrivés à Toulouse pour l’Association Génération Transall, basée à Toulouse Francazal, qui ambitionne de conserver un exemplaire en état de vol pour des représentations en meetings. Une affaire à suivre…
« That’s Transall Folks ! »
Régis Rocca, le créateur de cette livrée spéciale, a accepté de répondre à la rédaction d’ACTU-AERO, pour expliquer son parcours, le processus d’une création jusqu’à la mise en peinture d’un avion de l’armée et nous révéler quelques secrets sur la livrée d’adieu du Transall dans une interview exclusive à lire ICI.
/// Régis Rocca vous dévoile tout (ou presque) sur les livrées de l’Armée de l’Air
visuels : ACTU AERO – reproduction interdite
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