À l’issu d’un week-end de négociations au cours duquel l’entreprise n’est pas parvenue à rassembler les fonds nécessaires pour éviter le crash financier, le voyagiste anglais Thomas Cook s’est déclaré en faillite lundi 23 septembre. Depuis l’atterrissage du dernier vol en milieu de mâtinée, les 44 avions de l’opérateur Thomas Cook sont désormais cloués au sol.

 

Véritable tremblement de terre pour le secteur de l’aérien, cette annonce déclenche un plan de rapatriement sans précédant qui concerne près de 600 000 touristes dans le monde, dont 10 000 français essentiellement sur des vols long-courriers, 10 000 vacanciers belges et 150 000 ressortissants britanniques.

Créé en 1808, le groupe Thomas Cook était le plus ancien voyagiste au monde et comptait environ 2 600 agences de voyages, 33 voyagistes, 90 avions et était dans 15 pays dans le monde au travers de différentes filiales et comptait près de 22 000 employés.

/// Une opération de rapatriement sans précédent

Depuis dimanche après-midi plusieurs appareils gros porteurs ont été affrétés pour l’opération gérée par le gouvernement britannique et l’Autorité de l’aviation et qui s’annonce comme la plus importante opération de rapatriement de civils en temps de paix de l’histoire. Une initiative baptisée par les anglais « Opération Matterhorn » en référence à une campagne de bombardement américain durant la Seconde Guerre mondiale.

 

Ainsi 3 Boeing 767 Eastern Airlines en provenance de Shannon et un A380 de Malaysia Airlines en provenance de Kuala Lumpur ont rejoint l’aéroport de Manchester pour y être déployés au cours de l’opération qui devrait durer deux semaines selon les estimations des autorités. Ces appareils devraient être rejoint par d’autres avion (41) au cours des prochaines heures mais le pic d’affluence va concerner les voyages retours prévus le week-end prochain, avec comme difficulté de trouver des avions disponibles pour rapatrier les voyageurs disséminés.

/// Pertes financières et plan de redressement

Depuis plusieurs mois, la santé financière du groupe qui avait tardé à opérer une restructuration pour entrer dans l’heure du numérique était particulièrement préoccupante. Le groupe avait notamment déclaré une perte de 1,5 milliard de livres au premier trimestre 2019 pour un chiffre d’affaires d’environ 10 milliards. Déjà engagés dans un plan de sauvetage de 900 millions de livres, le groupe avait été sommé la semaine dernière, en urgence, par ses créanciers d’ajouter 200 millions de livres de financements supplémentaires pour sauver sa peau ; ce que le voyagiste n’est pas parvenu à faire.

Ce lundi matin la compagnie aérienne allemande Condor, a demandé de son côté un prêt d’urgence au gouvernement fédéral allemand afin d’éviter un manque de liquidité. Elle déclare pouvoir maintenir ses vols malgré la faillite de sa maison mère britannique Thomas Cook.

/// Quels recours possibles pour les touristes

Les voyageurs déjà partis vont, comme nous l’évoquions précédemment, pouvoir bénéficier de rapatriements organisés par les autorités des différents pays concernés pour regagner leur patrie. Si le vol retour devait initialement être opéré par une autre compagnie, alors les voyageurs sont assurés de pouvoir revenir sans encombre vers leur point de départ comme le prévoit le contrat de voyage. En revanche les passagers dont le vol devait être opéré par Thomas Cook, doivent trouver une solution de rapatriement.

Pour la loi française, c’est le voyagiste qui doit organiser et garantir le rapatriement des passagers si ce dernier est bloqué à l’étranger des suites de la faillite d’une compagnie aérienne. Dans le cadre d’un forfait voyage (avec un vol + un hôtel) les clients peuvent comme le prévoit le droit européen, contacter l’agence de voyage ou le voyagiste afin d’organiser un transport de substitution via la protection du Fonds d’indemnisation des clients des agences de voyages. Si le voyage n’a pas encore eu lieu, le voyagiste ou l’agent de voyage a également l’obligation de rembourser les sommes déjà versées par son client. Dans ce cas, rapprochez vous directement de cette dernière pour étudier les conditions de remboursement ou de remplacement ou de dédommagement du billet annulé.

Les passagers des vols annulés peuvent enfin se rapprocher de leur assurance et notamment l’assurance liée au paiement d’un voyage par carte bancaire, pouvant déboucher sur un remboursement ou un dédommagement en pareil cas.

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visuels : Jens sous (CC BY-NC-SA 2.0) et C.Alloing



 
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