Le constructeur aéronautique brésilien a annoncé ce mardi ses résultats financiers du 3e trimestre de l’année 2019, impactés par des charges exceptionnelles liées à la préparation de son rapprochement avec Boeing prévu en 2020. Dans le même temps, la Commission européenne, qui redoute un recul de la concurrence, pourrait suspendre son enquête sur le rapprochement de Boeing et Embraer et retarder d’autant son résultat si les deux avionneurs ne coopèrent pas en lui fournissant les documents et informations qu’elle réclame.

Au cours du 3e trimestre, Embraer a livré 17 avions commerciaux et 27 avions d’affaires. L’avionneur brésilien dispose à la fin du 3T19 d’un carnet de commandes ferme d’une valeur totale de 16,2 milliards USD. Depuis le début de l’année, la société a livré 54 jets commerciaux et 63 avions d’affaires (42 jets légers et 21 grands jets) et réitère ses prévisions pour 2019 de livrer entre 85 à 95 avions commerciaux, 90 à 110 appareils d’affaires, deux KC-390 et cinq Super Tucano.

Le résultat d’exploitation (EBIT ou BAII) et le bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement (EBITDA) d’Embraer au 3T19, s’élevaient respectivement à (20,8) millions USD et 18,2 millions USD, générant une marge EBIT de -1,8% et une marge EBITDA de 1,5%. Sur les neuf premiers mois de 2019, l’EBIT de la Société était de (9,3) millions USD (marge EBIT de -0,3%) et l’EBITDA de 116,2 millions USD (marge EBITDA de 3,4%). Le secteur Aviation commerciale a représenté 34,7% du chiffre d’affaires consolidé au 3T19, contre 33,0% au 3T18, le chiffre d’affaires du secteur ayant progressé de 6,7% sur 12 mois. La part des revenus des Executive Jet a également augmenté, passant de 26,9% au 3T18 à 30,9% au 3T19, en raison des livraisons plus importantes du trimestre en cours, qui ont entraîné une croissance des revenus de 16,3% sur 12 mois. Le secteur Défense et Sécurité a enregistré une baisse de 28,7% de son chiffre d’affaires par rapport au 3T19 et a représenté 14,0% du total des revenus du trimestre, contre 19,9% au 3T18. Sur les neuf premiers mois de 2019, l’aviation commerciale représentait 39,0% du chiffre d’affaires, Executive Jets, 23,0%, Defence & Security, 16,0%, Services & Support, 21,8% et Autres, 0,2%.

Embraer a réaffirmé son objectif de chiffre d’affaires pour 2019 compris entre 5,3 milliards USD et 5,7 milliards USD avec une marge EBIT à l’équilibre. Pour 2020, Embraer réaffirme des revenus de 2,5 à 2,8 milliards de dollars US, une marge d’EBIT de 2 à 5% et un flux de trésorerie disponible à l’équilibre, et prévoit désormais un dividende exceptionnel de 1,3 à 1,6 milliard de dollars US qui sera payé en 2020.

/// Coup de pression de la Commission européenne

Après avoir annoncé début octobre l’ouverture d’une « enquête approfondie » sur le projet de rapprochement entre Embraer et Boeing, la Commission européenne pourrait mettre un coup de frein et suspendre son enquête a expliqué un porte-parole de la Commission à nos confrères de Bloomberg. Sans coopération de la part des deux avionneurs, l’enquête devrait être suspendue jusqu’à réception des pièces nécessaires à sa conduite. Les deux parties « doivent fournir dans les temps les informations nécessaires à l’enquête » a déclaré le porte parole de la CE, faute de quoi « la commission arrêtera l’horloge ».

La prise de contrôle d’Embraer par Boeing, accepté en février 2019 par les actionnaire de l’entreprise brésilienne, doit normalement déboucher en 2020 sur la création de deux joint-ventures. L’une contrôlée exclusivement par Boeing, qui reprendrait les activités mondiales d’Embraer dans le domaine de l’aviation commerciale (développement de produits, production, marketing, services) et l’autre contrôlée conjointement par les deux entreprises (Embraer 51% / Boeing 49%) en charge du KC-390. L’opération de rapprochement a été notifiée à la Commission le 30 août 2019 et celle-ci dispose à présent de 90 jours ouvrables, soit jusqu’au 20 février 2020, pour prendre une décision.

La Commission européenne souhaite ainsi enquêter pour s’assurer « que les fusions dans la construction aéronautique civile ne réduisent pas de manière significative la concurrence effective sur les prix et le développement des produits.». À ce stade, la CE redoute que la disparition du troisième plus grand avionneur mondial ne relâche la pression concurrentielle sur le secteur et que les nouveaux arrivants en provenance de Chine, du Japon et de Russie ne soit pas en mesure de reproduire la pression concurrentielle actuellement exercée par Embraer au cours des cinq, voire dix prochaines années. L’opération pourrait donc se traduire par une hausse des prix et une réduction du choix sur le marché des appareils monocouloirs estime la Commission.

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visuel : Aero Icarus sous (CC BY-SA 2.0)



 
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