La nuit dernière le lanceur léger européen Vega devait placer en orbite deux satellites. Quelque 8 minutes après la mise à feu du lanceur et son décollage de Kourou, une dégradation de la trajectoire a été constatée immédiatement après le premier allumage du moteur du quatrième étage Avum entraînant la perte du lanceur et l’échec de la mission.
Pour cette mission VV17, Vega embarquait en direction d’une orbite héliosynchrone deux satellites européens : Ingenio, le premier satellite de télédétection espagnol de l’opérateur Hisdesat et le satellite de télédétection du Centre national d’études spatiales (CNES) TARANIS qui devait aider à l’étude des transferts impulsifs d’énergie qui se produisent au-dessus des orages entre l’atmosphère terrestre et le proche environnement spatial.
« Cet échec de Vega nous rappelle une fois encore que nous faisons un métier très difficile, où la frontière entre le succès et l’échec est extrêmement ténue. Les équipes vont immédiatement se remettre au travail pour analyser, comprendre et corriger les causes de cette défaillance afin de repartir en vol dans les meilleurs délais. » a commenté Jean-Yves Le Gall, Président du CNES.
Conformément à la procédure standard de l’Agence spatiale européenne (ESA) et d’Arianespace, les analyses des données de la télémesure déjà en cours feront l’objet d’une étude détaillée par la Commission d’enquête indépendante.
Selon les premiers éléments dévoilés par Arianespace lundi après-midi, les trois premiers étages du lanceur Vega ont fonctionné de façon nominale jusqu’à l’allumage du quatrième étage AVUM, huit minutes après le décollage. Une dégradation de la trajectoire (que l’on peut facilement constater dans la vidéo ci-dessus) a alors été détectée, générant une perte de contrôle du lanceur, puis la perte de la mission. Le lanceur est par la suite retombé dans une zone totalement inhabitée proche de la zone prévue pour l’étage Zefiro 9.
Les premières investigations conduites avec les données disponibles dans la nuit de dimanche à lundi semblent révéler qu’un problème lié à l’intégration du système d’activation de la tuyère du quatrième étage AVUM est la cause la plus probable à l’origine de la perte du contrôle du lanceur et de ses occupants.
De son côté, le CNES a immédiatement lancé une réflexion sur les suites qui pourront être données à la mission Taranis en précisant que l’échec de la nuit dernière n’est pas une fin en soi et ne ne freinera pas la nécessité de mieux connaître les phénomènes méconnus que devait étudier le satellite.
D’ici la fin de l’année 2020, Arianespace projette en parallèle la réalisation de 3 autres lancements avec le lanceur Soyuz pour la constellation OneWeb.
visuel : ESA / CNES / Arianespace
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