Arrivés en début de semaine en Polynésie française, les avions de l’Armée de l’Air et de l’Espace, en mission à plus de 17000 km de leur base, poursuivent l’exercice de projection de puissance HEIFARA visant à démontrer la capacité de la France à protéger ses ressortissants et ses territoires, même lointains, dans la cas de figure où une nation adverse le contesterait.

Un déploiement d’entraînement stratégique en Polynésie Française qui mobilise jusqu’au 29 juin près de 170 aviateurs, deux A400M Atlas, deux A330 MRTT Phénix, 1 KC-135 et trois Rafale projetés.

Les aéronefs réalisent quotidiennement des vols d’entraînement sur le territoire polynésien. Nous avons eu la chance de pouvoir suivre l’un de ces vols à bord d’un des A330 Phénix qui assure le ravitaillement des Rafale. Dans ce type d’exercice, les équipages effectuent généralement deux missions par jour et Tahiti n’échappe pas à la règle.

Pour le départ du matin, 2 Rafale, un A400M et l’A330 ont décollé en direction des îles sous le vent où les pilotes, comme les habitants, en ont pris plein la vue au dessus de Bora Bora et Raiatea, survolant parfois à basse altitude les abords du lagon [150 pieds]. [Plan de vol du matin]

Pour nous, le rendez-vous à l’aéroport de Faa’a était donné en milieu de matinée pour un décollage prévu à midi, qui sera finalement décalé d’une vingtaine de minutes.

Après une rencontre avec le personnel et quelques clichés depuis le sol, nous sommes conviés à quitter la chaleur du tarmac polynésien pour embarquer dans la cabine climatisée de l’A330 digne d’un avion de ligne, dont il est une variante militarisée (aérostruture et système d’un A330-200 MRTT convertis en MRTT) ; la France en possède 4 en service et 3 autres sont en commande anticipée.

Le personnel militaire a eu la délicatesse de penser à nettoyer les hublots de l’extérieur avant le départ pour nous permettre de bien voir le paysage et les ravitaillements.

Une fois bien installé dans la cabine du Phénix bardée de têtières Air France, nous recevons les consignes de sécurité délivrées par le personnel navigant en treillis militaire pendant que l’équipage démarre les moteurs de l’avion pour quitter le poste de stationnement rapidement et respecter le timing. [Bonus carte consignes de sécurité en fin d’article]

Devant nous, les deux Rafale que nous allons ravitailler en vol pénètrent sur la piste, la remontent avant de s’aligner pour un décollage en douceur laissant place à l’A400M nous précédant qui, comme notre A330 Phénix une fois le taxiway passé, s’affranchit du backtrack vers le seuil de piste pour s’élancer directement à l’assaut du ciel.

Après un point fixe des plus vibrants, notre A330 s’élance sur l’axe et décolle dans le ciel tahitien avec Papeete dans son aile droite. Après le décollage, l’A400m a fait route vers les Tuamotu, et plus précisément mis le cap sur l’atoll de Fakarava qui dispose d’une piste de 1300 m de longueur.

Pour nous ce sera le grand tour, Huahine, Raiatea, Bora Bora avant de rejoindre Rangiroa pour un demi-tour au dessus du lagon et enfin le survol de Tikehau avant le retour sur Tahiti. [Plan de vol après midi]

Clé de voûte de la projection de force sur les théâtres d’opérations, la flotte d’A330 Phénix en service depuis 2018 assure à la fois le ravitaillement en vol et le transport stratégique des armées mais permet aussi d’assurer la permanence de la mission de dissuasion nucléaire aéroportée, le transport stratégique de passagers et l’évacuation sanitaire commun en métropole durant le Covid. Les A330 Phénix équipent la 31e escadre aérienne de ravitaillement et de transport stratégique (EARTS) implantée sur la base aérienne 125 d’Istres pour remplacer progressivement les C-135, A310 et A340.

De l’autre côté des paniers de ravitaillement en carburant reliés aux ailes de l’A330, un Rafale B biplace et un Rafale C monoplace au standard F3-R s’approchent pour remplir leur réservoir de kérosène.

Ces aéronef de combat intègrent les dernières évolutions comme le missile air-air longue portée Meteor, une nacelle de désignation laser Talios qui augmente les capacités de détection et d’identification des cibles ou encore armement air-sol optimisé pour réaliser toutes les missions pouvant être confiées à l’armée.

Plus de 100 Rafale sont actuellement en service dans l’armée de l’Air et de l’Espace qui dispose aujourd’hui 12 ravitailleurs actifs tous types confondus.

Mission terminée, il est déjà temps de mettre le cap sur NTAA…

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[BONUS SÉCURITÉ] Un peu de lecture ! La carte de consignes de sécurité disposée dans le siège des A330 Phénix de l’Armée de l’Air et de l’Espace.

/// Exercice HEIFARA : projection de puissance à 17000 km de la Métropole

visuels : C.Liau pour ACTU AERO

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