Le 2 juin dernier la Base Aérienne 702 d’Avord « Capitaine Georges Madon », située dans le département du Cher, en région Centre-Val de Loire, célébrait les 90 ans de la 36eme Escadre de Commandement et de conduite aéroportés (EC2A) et les 30 ans du E3 Sentry. Retour en image sur la cérémonie et l’histoire de l’escadron.
C’est le 1er juillet 1923 que naît le 36eme groupe autonome d’observation (GAO) de Pau en regroupant la 11e escadrille (BR 257), la 12e (SAL 58), et la 13e (SAL 253) volant sur Potez 25 A2 et Breguet XIV A2.
L’arrivée le 1er octobre 1932 de la 7e escadrille d’observation du Levant confère au 36e GAO de Pau une nouvelle dénomination et devient la 36e escadre d’observation composée de deux groupes : le groupe de reconnaissance I/36, et le groupe d’observation II/36.
En mai 1939 le I/36 et le II/36 deviennent des groupes de reconnaissance autonomes avec comme mission d’effectuer de la reconnaissance en France et dans plusieurs pays proches de l’hexagone.
Les Potez 25 A2 puis, les Potez 540 sont ainsi stationnés jusqu’en septembre 1939 sur le terrain de Pau Pont-Long mais le groupe est dissous en Janvier 1943 après l’armistice de juin 1940.
Le 1er mars 1990, soit presque un demi siècle après sa création, le groupe de reconnaissance renaît sous le nom de la 36eme escadre de détection aéroportée à Avord et se voit équipé de 4 E3 Sentry à partir du mois d’octobre de la même année.
Déclarés opérationnels le 19 juin 1992, les E3 Sentry cumulent depuis près de 65.000h de vols, dont un quart réalisées en opérations.
En 2014, la 36eme change une nouvelle fois de nom et devient la 36eme EC2A (escadre de commandement et de conduite aéroportés) que nous connaissons encore aujourd’hui.
L’AWACS, la sentinelle du ciel
Le Boeing E-3 Sentry, communément dénommé AWACS pour Airborne Warning & Control System (ou SDCA pour Système de Détection et de Contrôle Aéroporté), est un avion de détection et de commandement aéroportés dérivé du Boeing 707.
Reconnaissable à son dôme qui cache un radar rotatif au-dessus du fuselage, le Boeing E-3 Sentry a été construit à 68 exemplaires jusqu’en 1992. La France détient une flotte de 4 E3-F.
Chacun des quatre Boeing E-3 Sentry de l’Armée de l’Air et de l’Espace portent des signes distinctifs sur la dérive :
• N°201/36-CA. la SAL 58 « Coq » pour la combativité
• N°202/36-CB la BR 43 « Charognard » pour la vigilance
• N°203/36-CC lLa SAL 253 « Dogue » pour la loyauté
• N°204/36-CD la BR 257 « Masse d’armes » pour la force
Les appareils qui fournissent aux forces aériennes une surveillance globale de l’espace et des communications tout-temps, a pour principales missions la détection, le contrôle, le commandement et l’évaluation des menaces. Il tient ainsi un rôle central dans l’établissement de la situation aérienne générale au-dessus et proche du territoire Français ou du théâtre d’opération et peut également être déployé hors du territoire national pour des missions de sûreté aérienne.
Les AWACS française surveillent ainsi l’espace aérien en Guyane lors de tirs de fusées “particulières” ou l’espace maritime dans le cadre de la lutte contre la piraterie ou le narcotrafic. Les premiers morceaux de fuselage de l’A330 Air France du vol Rio Paris AF447 ont été repérés par des AWACS.
Au fur et à mesure de ses évolutions technologiques, le système de combat à pris une place importante dans le domaine du commandement et du contrôle sur les différents théâtres d’opérations. Pour mener à bien ses missions, l’avion embarque de nombreux capteurs qui lui permettent d’accroître les zones de surveillance sur le plan horizontal et vertical.
L’E3-F peut ainsi détecter et identifier des avions volant à très basse altitude, des hélicoptères, qu’il reconnaît à la vitesse de rotation de pales, des automobiles, des bateaux et même du personnel.
Dans le cadre de la posture de défense, deux des quatre E3-F Français restent en permanence opérationnels, alors qu’un voire deux avions sont en maintenance entre deux missions.
visuels : ACTU AERO
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