Samedi soir Perlan II, le premier aéronef sans moteur au monde conçu pour atteindre les portes de l’espace, a réalisé avec succès un vol d’essai dans le Nevada malgré des conditions météorologiques dégradées.
L’objectif du vol était de tester la solidité de la structure ainsi que la fiabilité des systèmes avioniques qui tenteront l’année prochaine d’établir le nouveau record du monde d’altitude, toutes catégories confondues.
En raison de la pluie et du manque de visibilité, le Perlan II n’a finalement atteint qu’une altitude de 7 000 pieds (2 134 mètres), loin du vol stratosphérique mais mieux que le premier vol à 5 000 pieds (1 500 m) réalisé dans l’Oregon en septembre 2015. Les ingénieurs ont néanmoins pu vérifier l’efficacité et la stabilité du planeur qui prépare un vol de très haute altitude, prévu en Argentine en 2016. Car c’est bien en vol stratosphérique que le planeur est susceptible d’atteindre le plein potentiel de ses capacités : une vitesse réelle de plus de 640 km/h à haute altitude malgré l’absence de moteur.
Conçu pour intercepter les courants ascendants qui, dans certaines régions montagneuses proches des pôles Nord et Sud peuvent atteindre la stratosphère, Perlan II embarque un équipage de 2 personnes dans sa cabine pressurisée. Les prochains vols devraient pouvoir culminer à 90 000 pieds (27,4 km), soit plus que les altitudes jamais atteintes par n’importe quel autre aéronef à ce jour, y compris les avions-espions U-2 et SR-71.
L’autre objectif du projet est de réaliser plusieurs découvertes dans les domaines du vol stratosphérique, du changement climatique et de l’exploration spatiale. En vol à haute altitude, le Perlan II rencontrera en effet les phénomènes météo agissant sur les performances et la sécurité des aéronefs, en particulier des avions de ligne qui tendent de voler toujours plus haut. Les données collectées par Perlan II aideront les scientifiques à comprendre la météorologie des plus hautes couches de l’atmosphère, améliorer la prédiction du changement climatique et diagnostiquer la couche d’ozone. Il évoluera aussi dans des conditions atmosphériques proches de celles de l’environnement martien et renseignera les experts sur la manière dont des astronefs équipés de voilure pourraient un jour voler dans le ciel de la Planète rouge.
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visuels : Airbus et Perlan Project