Les conclusions du dernier rapport d’expertise judiciaire dans l’accident du vol AF-447, publié le 24 septembre dernier mettent directement en cause les pilotes de l’avion, mais aussi la compagnie Air France, qui n’a pas fourni la formation et les informations suffisantes, et dans une moindre mesure le constructeur Airbus.
« La cause directe de l’accident est la perte de contrôle de la trajectoire de l’appareil par l’équipage de conduite », explique le rapport cité par Le Parisien. « Cette perte de contrôle résulte des actions inadaptées en pilotage manuel », poursuit le rapport. Les conclusions du dernier rapport, sensiblement différentes de celles du rapport précédent, soulignent également un classement inadapté de la procédure Stall et le rôle qu’a joué l’insuffisance de formation des pilotes dans le crash du vol Rio-Paris AF447 le 1er juin 2009 qui avait causé la mort de 228 personnes. Si la responsabilité d’Air France est pointée du doigt, le rapport met en évidence que les programmes de formation avaient été validés par l’Autorité de tutelle et que la DGAC et de l’EASA avaient été alertées par l’organisme de contrôle en vol sur la nécessité d’émettre une consigne opérationnelle informant toutes les compagnies et les pilotes sur les conséquences dramatiques du givrage des sondes Pitot.
Le syndicat national des pilotes de lignes français considère pour sa part que le rapport d’expertise « met en évidence la responsabilité d’Airbus, des autorités de tutelle et d’Air France, dans la formation insuffisante des pilotes de l’AF 447 » et regrette « que les experts ne tirent pas les conséquences de leurs constatations sur l’insuffisance d’entraînement de l’équipage au pilotage à haute altitude dans les différentes lois de pilotage. »
Les premiers experts, qui s’étaient exprimés dans le rapport en 2012, avaient déjà retenu comme facteur contributif de l’accident l’absence de protection contre le décrochage dans la loi de pilotage qui s’est déclenchée automatiquement après le givrage des sondes Pitot. A l’époque Airbus affirmait que ses appareils étaient conçus pour ne pas pouvoir décrocher en haute altitude, et ce dernier ne prévoyait pas, par conséquent, de former les pilotes au décrochage dans cette phase de vol et n’avait pas classer l’alarme de décrochage (Stall) dans les procédures d’urgence.
La responsabilité de tous les acteurs ayant contribué à créer les conditions ayant rendu possible cet accident doit maintenant être examinée par la justice et il apparait que dans ce dossier aux multiples facettes, la responsabilité des pilotes ne pourrait être retenue comme seule cause de l’accident du vol AF-447.
—♦—
visuel : JB.Rouer
/// DERNIERS ARTICLES