Depuis ce matin la compagnie low cost britannique a entièrement immobilisé sa flotte au sol après avoir effectué au cours des derniers jours près de 600 vols de rapatriement pour ramener chez eux environ 41 000 voyageurs. Le dernier de ces vols a été opéré dimanche 29 mars.
La compagnie indique qu’elle continue de travailler avec les gouvernements afin d’opérer à leur demande des vols de rapatriement supplémentaires si besoin mais n’indique à ce stade aucune date de reprise de ses opérations aériennes. Cette décision d’immobilisation de l’ensemble de la flotte fait suite à celle de sa collègue irlandaise Ryanair la semaine dernière et Transavia depuis le 20 mars et doit permettre à ces transporteurs aériens de couper net les dépenses liées à l’exploitation pour assurer leur avenir économique.
/// Annuler la commande Airbus : « une question de survie »
Si easyJet affiche pour l’instant un bilan solide et continue d’indiquer qu’aucun refinancement de sa dette à échéance jusqu’en 2022 n’est aujourd’hui d’actualité, le manque de liquidité la guette ces prochains mois. Elle est actuellement en pourparlers avec des apporteurs de liquidités.
Dans une lettre adressée dimanche 29 mars au président exécutif d’easyjet dévoilée par nos confrères d’ITV News, Stelios Haji-Ioannou le fondateur et principal actionnaire d’EasyJet, sort l’artillerie lourde et les menaces pour demander l’ouverture immédiate d’un processus d’annulation d’une commande de 107 appareils monocouloirs d’Airbus pour un montant de 4,5 milliards de livres, soit environ 5 milliards d’euros pour « force majeure ». La valorisation actuelle de la compagnie avoisine les 2,4 milliards de livres et elle doit assumer environ 859 millions de livres par an pour payer ses équipages. Problème, la demande de voyage pour les prochains mois et aujourd’hui très difficile à évaluer et sera différente en fonction des marchés mais ce qui complique la donne pour la première compagnie low cost européenne, c’est la taille actuelle de sa flotte d’environ 335 avions (EasyJet 165 / EasyJet Switzerland 30 / EasyJet Europe 140 ) qu’elle avait prévue d’augmenter encore d’ici 2023 pour atteindre les 450 avions.
« Airbus est l’éléphant au milieu de la pièce (…) Si nous ne payons pas Airbus, nous n’avons pas besoin de prêts gouvernementaux » écrit l’actionnaire majoritaire qui menace d’entamer un processus pour retirer un administrateur non-exécutif toutes les 7 semaines jusqu’à en trouver un capable d’assumer ces revendications « nécessaires à la survie de l’entreprise » et d’entamer la négociation avec Airbus.
La principale menace pour easyJet serait selon son actionnaire principal l’exigence de la part d’Airbus du paiement des échéances de cette commande entre 2020 et 2023 qu’elle pourrait potentiellement ne pas pouvoir assumer. Si la renégociation des commandes (chargement d’appareils, échelonnement ou report des livraisons) est une chose courante dans l’industrie aéronautique, l’annulation pure est simple se solde en général par d’importantes compensations financières, que ce soit à l’amiable ou devant les tribunaux.
“If we don’t pay Airbus we don’t need government loans”- Easyjet’s biggest shareholder has turned on the board. Sir Stelios tells chairman to cancel £4.5bn Airbus order for 107 aircraft or he will seek to remove 1 non-exec director every 7 weeks “starting with Andreas Bierwirth” pic.twitter.com/g3PgoQAeic
— Joel Hills (@ITVJoel) March 29, 2020
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/// France : HOP! et Transavia stoppent la totalité du programme de vols
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