Avec la fermeture des frontières aériennes du Canada qui perdure depuis près de six mois et en l’absence d’aide gouvernementale spécifique pour un secteur d’activité qui ne se relèvera pas d’ici plusieurs années selon tous les experts internationaux, la société Aéroports de Montréal (ADM) se voit dans l’obligation de poursuivre l’application de mesures de rationalisation déjà déployées au printemps dernier.
Parmi ces mesures, on citera notamment le gel des embauches et des hausses de salaires, la fermeture temporaire de certaines zones de l’aérogare, la fermeture d’une piste à YUL et le resserrement de 30% de ses effectifs.
L’organisation anticipe des pertes de revenus d’environ 500 M$ par rapport au niveau anticipé pour l’année en cours en raison de la baisse du trafic passagers de 14,5 millions (-71%) comparativement à 2019 et a ainsi annoncé un resserrement de son programme de révision budgétaire pour réduire davantage ses coûts.
De ce fait, l’organisation doit ajuster ses effectifs à l’activité réduite à minima à YUL (Montreal Trudeau International Airport) et YMX (Montreal Mirabel International Airport) en réduisant de 30 % sa masse salariale qui comptait un total de 600 employés avant la crise (428 à court terme). La Subvention salariale d’urgence du Canada a permis de maintenir temporairement l’emploi au cours des derniers mois,« mais les changements substantiels aux modalités du programme annoncés récemment font qu’il serait trop onéreux pour l’organisation de continuer à y souscrire dans les mêmes proportions » précise le communiqué d’ADM, qui n’envisage pas de reprise du trafic aérien avant le deuxième trimestre de l’année 2021.
« Nos revenus quasi inexistants nous obligent à faire des choix crève-cœur que nous avons tenté de repousser le plus longtemps possible. », explique Philippe Rainville, président-directeur général d’ADM.
L’ensemble des projets de construction qui ne visent pas la protection de l’intégrité des actifs seront mis à l’arrêt sur les sites aéroportuaires et les équipes se concentreront désormais uniquement sur les travaux de construction dits d’urgence, conséquence de la réduction d’au moins 50 % du budget des investissements 2020. Celui des prochaines années sera fixé au minimum vital et sécuritaire précise l’exploitant aéroportuaire.
/// Fermeture temporaire de commerces
Bien que désigné par le gouvernement du Canada comme l’un des quatre aéroports canadiens autorisés à recevoir des aéronefs internationaux, la diminution du nombre de passagers à l’aéroport de Montréal oblige plusieurs commerces de la plateforme à fermer temporairement leurs portes ou à modifier leurs heures d’ouverture. (Plus de détails en consultant le site web de l’aéroport de Montréal)
visuels : abdallahh sous (CC BY 2.0)
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