Quelques mois après l’Allemagne, la France prépare le retrait de son vénérable C160 Transall après quasiment 60 ans de bons et loyaux services.

Ce valeureux guerrier, qui a connu au fil de sa carrière bien des théâtres d’opérations, termine actuellement une tournée d’adieu des bases aériennes de l’hexagone pour dire au revoir aux aviateurs et arbore pour l’occasion une livrée spéciale dont nous reparlerons dès demain.

Entré en service en 1967, le C160 Transall est un avion de transport militaire Franco-Allemand du consortium « Transport Allianz » construit en France, à Bourges, et pour l’Allemagne, à Brême et Hambourg.

Notamment lancé pour remplacer les Nord 2501 « Noratlas » français, le programme devait initialement être une coopération tripartite franco-germano-italienne avant que l’Italie ne se retire du projet.

Au total, ce sont 214 exemplaires de Transall qui ont été livrés, dont 82 appareils à l’Armée de l’Air et de l’Espace française (parmi lesquels 3 de présérie) mais aussi à la Luftwaffe (l’armée de l’air allemande) qui en a reçu 113, dont 3 de présérie, la South African Air Force (9) et l’Armée de l’Air de Turquie qui a acheté 20 avions d’occasion à l’Allemagne et qui sera l’unique pays à en conserver en service après le retrait des exemplaires français. 

Certaines compagnies aériennes ont même utilisé le Transall à des fins de transport de marchandises, comme la compagnie indonésienne Pelita Air Service ou Air France/aerospatiale qui en exploitait deux exemplaires (F-BUFR et F-BUFP).

L’avion de tous les défis 

Au sein de l’armée Française, le C160 Transall a connu bien des missions et porté plusieurs surnoms. Certains le connaîtront ainsi comme le « Tyne », d’autres comme le « Polux » ou encore « La Licorne», lorsqu’il est équipé d’une perche de ravitaillement en vol en position centrale au-dessus du cockpit.

Le « Polux » donc, est de tous les fronts depuis les années 1970 tant sur le plan humanitaire que militaire. Optimisé pour les vols basse altitude, les largages, les atterrissages en terrains sommaire, robuste et maniable, il s’est imposé comme l’avion militaire de transport tactique africain par excellence.

Son train d’atterrissage en double bogie, ses pneus basse pression couplés à des aérofreins lui permettent des posés d’assauts sur tout type de pistes herbe, sable, même sommaire.

Dernier membre de la famille, le C-160G français, plus connu sous le nom de « Gabriel ». Cet appareil de recueil de renseignement électromagnétique a été développé en deux exemplaires pour les besoins des forces françaises à partir du C-160NG modifié et modernisé en 2009. (en photo ci-dessous)

Il en reste aujourd’hui un exemplaire dans l’Escadron électronique aéroporté 1/54 Dunkerque basé sur la BA105 d’Évreux-Fauville, qui réalise actuellement des missions de surveillance au large de la frontière ukrainienne.

Un dernier tour et puis s’en va

Le Transall aura marqué son époque et restera dans les mémoires de plusieurs générations de français, militaire ou non, comme le souligne l’un des pilotes de la tournée, le lieutenant-colonel John Charmeteau qui compte plus de 6500 h de vol sur C160 « tout le monde ou presque connaît quelqu’un dans sa famille ayant travaillé sur Transall comme pilote, mécano, ou effectué un simple vol à son bord. »

C’est justement l’occasion de saluer le travail des équipes de maintenance de l’armée française qui ont su exploiter jusqu’au bout et prolonger le potentiel du Transall jusqu’à l’arrivée de l’A400M. Un travail d’équipe remarquable autour de la machine qui n’a connu qu’un seul crash mortel en 55 ans de service actif dans l’armée française.

Le 20 mai 2022, une cérémonie qui se tiendra sur la BA 105 d’Evreux marquera la fin officielle du Transall français, et celui du Gabriel qui sera « retiré dans la foulée », nous confie un gradé sans plus de précisions.

 

Pour autant, il sera encore possible d’approcher les vieilles Licorne dans des musées, comme l’exemplaire qui effectue la tournée d’adieu qui sera, selon nos informations, visible au musée Aéroscopia de Toulouse, ou encore le R217 qui a récemment volé en Polynésie française, et qui est arrivé au Musée Européen de l’Aviation de Chasse de Montélimar.

Deux autres aéronefs sont par ailleurs réservés pour l’Association Génération Transall, basée à Toulouse Francazal, qui ambitionne de conserver un exemplaire en état de vol pour des représentations en meetings. 

S’il n’est pour l’instant pas prévu que le C160 à la livrée spéciale participe au défilé aérien du 14 juillet prochain, il serait pourtant bien légitime que l’Etat Major des Armées offre, après 55 ans de service, un dernier survol de Paris au vénérable Transall.

« That’s Transall Folks ! »

Régis Rocca, le créateur de cette livrée spéciale, a accepté de répondre à la rédaction d’ACTU-AERO, pour expliquer son parcours, le processus d’une création jusqu’à la mise en peinture d’un avion de l’armée et nous révéler quelques secrets sur la livrée d’adieu du Transall dans une interview exclusive à lire ICI

 

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/// Régis Rocca vous dévoile tout (ou presque) sur les livrées de l’Armée de l’Air

/// La France commande 3 Falcon Epicure pour remplacer les « Gabriel »

visuels : ACTU AERO

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