L’Agence spatiale européenne (ESA), vient de donner son feu vert à Airbus Defence and Space à l’issue de la revue de qualification et de recette du satellite Cheops (Characterising Exoplanet Satellite) dont la construction est maintenant terminé. Gros cube d’approximativement 1,5 m avec une masse d’environ 300 kg, Cheops est le premier satellite de l’ESA dédié aux exoplanètes.
Ce satellite revêt une importance particulière et doit consolider le rôle pionnier de l’Europe dans la science des exoplanètes. Il est chargé d’une mission scientifique ambitieuse : caractériser les propriétés des exoplanètes qui gravitent autour des étoiles. Il doit être lancé dès cette année et permettre la première étude détaillée des compositions et natures de planètes extrasolaires grace à ses observations ultra précises. Cette mission sera également la première pour l’ESA sous direction espagnole. Intégré à la plateforme compacte AstroBus-S d’Airbus, le télescope Ritchey-Chrétien fourni par l’université de Berne, en Suisse, permettra d’étudier ces planètes.
// Caractériser les exoplanètes
Placée sur une orbite héliosynchrone, à une altitude de 700 km, afin de garantir des températures stables et une illumination constante des panneaux photovoltaïques, et de minimiser les éventuelles réflexions parasites sur le télescope, Cheops analysera pendant au moins trois ans et demi, sa durée de vie nominale, le passage des exoplanètes devant le disque stellaire. Les données transmises par le satellite serviront à établir la liste des exoplanètes les plus susceptibles d’accueillir la vie telle que nous la connaissons.
CHEOPS ciblera ainsi les étoiles brillantes voisines, autour desquelles des planètes en orbite sont déjà identifiées. Grâce à un suivi très précis de la variation de la luminosité de l’étoile, les chercheurs examineront le transit d’une planète lors de ses passages successifs, ce qui leur permettra de mesurer avec précision son rayon. Si sa masse est également connue, il sera possible d’en déduire la densité, caractéristique utile pour avoir des indications sur sa structure interne. Ces paramètres essentiels aideront les chercheurs à comprendre comment se forment les planètes dont la masse est plusieurs fois supérieure à celle de la Terre, les fameuses « superterres », jusqu’à des mondes de la taille de Neptune. Les données recueillies permettront également de se faire une idée de la manière dont les planètes changent d’orbite au cours de leur formation et de l’évolution de leur système stellaire. Les missions Plato et Ariel de l’ESA permettront d’approfondir l’étude des exoplanètes au-delà de la prochaine décennie.
Le lancement du satellite doit avoir lieu entre le 15 octobre et le 14 novembre 2019 à bord d’un lanceur Soyouz, depuis le centre spatial européen de Kourou, en Guyane.
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visuels : Airbus / ESA
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