Les expéditions dirigées par la Commission géologique du Danemark et du Groenland (GEUS) ont permis de localiser et de récupérer l’une des pièces recherchées du moteur N°4 GP7200 Engine Alliance de l’Airbus A380-800 F-HPJE qui effectuait le vol AF66 Air France et avait perdu l’aube du moteur alors que celui-ci survolait le Groenland à son altitude de croisière [FL370] avec 497 passagers et 24 membres d’équipage à bord le 30 septembre 2017. L’opération délicate de recherche de la soufflante du moteur N°4 a été réalisée en coopération avec l’ONERA et d’autres intervenants.

moteurs GP7200

Au cours des deux dernières années, le GEUS a mené quatre campagnes de recherche sur la calotte glaciaire groenlandaise pour le compte des autorités danoises et françaises chargées des enquêtes de sécurité dans des conditions extrêmes comme l’explique Ken Mankoff, chercheur au GEUS et chef de l’équipe sur le terrain : « La phase de recherche a duré plus de 13 semaines au Groenland, dont 7 semaines à camper sur la banquise, à travailler dans un champ de crevasses à pied, en motoneige et robot, à effectuer des opérations de nuit, (…) à des températures allant jusqu’à -35° C. ». Après avoir testé les capteurs et s’être entrainée dans des crevasses en Islande, en Suisse, en Suède et au Danemark, l’équipe s’est dans un premier temps concentrée sur une zone de 3 km sur 5 et plus précisément sur quelques points du sud du Groenland identifiés durant une recherche aéroportée effectuée par le laboratoire aérospatial français ONERA.

/// Un travail sur le terrain particulièrement difficile

La pièce manquante, un morceau de titane de 150 kg environ, d’environ 1 m3, a été retrouvée ensevelie sous environ 4 m de neige et de glace sur la calotte glaciaire du Groenland et au milieu d’un champ de crevasses à moins de 2 m de la pièce et dont certaines avaient une largeur de 30 m. Ces crevasses recouvertes de neige, donc invisibles aux yeux de l’équipe de recherche ont pu être cartographiées de manière précise grâce au robot FrostyBoy équipé d’un radar GPR.

La phase d’extraction a nécessité deux jours de camping sur la zone pour creuser et faire fondre un îlot de glace solide au milieu du champ de crevasses et qui renfermait la soufflante du moteur. L’équipe a utilisé des scies à chaîne, des pelles, un palan électrique et une soufflerie chauffante pour creuser la glace et libérer la pièce. Elle doit maintenant être envoyée aux Etats-Unis pour être examinée par le motoriste Engine Alliance sous la supervision du BEA pour nourrir l’enquête, a indiqué lundi le bureau d’enquête français.

F-HPJE A380-800 Air France

F-HPJE A380-800 Air France

Rappelons que l’Airbus A380 de la compagnie française a subi la perte de l’aube du moteur N°4 au dessus du Groenland, avant que l’équipage ne décide d’interrompre le vol pour rejoindre sans encombre l’aéroport militaire de Goose Bay, au Canada. Suite à cet accident la FAA, l’administration de l’Aviation civile américaine avait exigé à la mi-octobre une « inspection visuelle » de l’ensemble des moteurs GP7200 en service. Ce réacteur, spécialement conçu pour l’Airbus A380 par Engine Alliance coentreprise de General Electric et Pratt & Whitney, équipe près de 60% de la flotte d’A380 dans le monde. Une inspection qui concernait environ 480 moteurs dans le monde. Fin janvier 2018, le parquet de Paris a ouvert une enquête pour mise en danger de la vie d’autrui.

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/// Les débris du moteur de l’A380 Air France retrouvés au Groenland

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AAF /// END

visuels : BEA, Austin Lines (Polar Research Equipment) and Thue Bording (Aarhus HGG) et G.Février



 
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