L’avionneur brésilien a annoncé avoir livré un total de 17 avions commerciaux et 27 jets d’affaires au cours du 3T19. Début octobre la Commission européenne a annoncé l’ouverture d’une «enquête approfondie» sur le projet de rapprochement entre Embraer et Boeing.
Au cours du troisième trimestre de 2019 (3T19), Embraer a livré un total de 44 avions (voir détail dans le tableau ci-dessous) et a livré son premier E195-E2 au loueur AerCap et la compagnie Azul, l’opérateur de lancement mondial du E195-E2 qui a commandé 51 appareils de ce type et en recevra cinq autres avant la fin 2019. Dans le segment des avions d’affaires, Embraer a annoncé la signature d’une commande par Flexjet d’une valeur pouvant atteindre 1,4 milliard USD aux prix catalogue pour une flotte de 64 avions Phenom 300Es, Praetor 500 et Praetor 600. Cette transaction a été incluse dans le carnet de commandes du deuxième trimestre 2019, les livraisons débutant au quatrième trimestre 2019.
Dans le secteur Défense et sécurité, le gouvernement portugais a annoncé une commande ferme de cinq transporteurs aériens Embraer KC-390 dont les livraisons devraient débuter en 2023. Ce contrat sera inclus dans le carnet de commandes d’Embraer au quatrième trimestre de 2019. Embraer a également livré le premier KC-390 à l’armée de l’air brésilienne (FAB). Au 30 septembre, le carnet de commandes fermes s’élevait à 16,2 milliards USD.
/// Enquête de la Commission européenne
Au début du mois d’octobre la Commission européenne, qui redoute un recul de la concurrence, a annoncé l’ouverture d’une «enquête approfondie» sur le projet de rapprochement entre Embraer et Boeing qui devrait aboutir à la création de deux joint-ventures : l’une contrôlée exclusivement par Boeing, qui reprendrait les activités mondiales d’Embraer dans le domaine de l’aviation commerciale (développement de produits, production, marketing, services), et l’autre contrôlée conjointement par les deux entreprises (Embraer 51% / Boeing 49%), qui serait chargée de la commercialisation de l’avion militaire Embraer KC-390.
«grâce à notre enquête approfondie, nous voulons nous assurer que les fusions dans la construction aéronautique civile ne réduisent pas de manière significative la concurrence effective sur les prix et le développement des produits.» a déclaré dans un communiqué de presse la commissaire en charge de la concurrence Margrethe Vestager.
À ce stade, la Commission craint que l’opération envisagée ne supprime le troisième plus grand avionneur mondial, Embraer, sur le marché déjà fortement concentré de l’aviation commerciale. Les nouveaux arrivants potentiels de Chine, du Japon et de Russie sont confrontés à de fortes barrières à l’entrée et à l’expansion et pourraient ne pas être en mesure de reproduire la pression concurrentielle actuellement exercée par Embraer dans les cinq, voire dix prochaines années. L’opération pourrait donc se traduire par une hausse des prix et une réduction du choix estime la Commission. Cette dernière explique que malgré sa part de marché relativement faible, Embraer semble exercer une certaine pression sur les prix sur les principales forces du marché que sont Boeing et Airbus, même en dehors du segment des petits appareils de 100 à 150 sièges. L’opération pourrait donc éliminer une force concurrentielle de taille modeste, mais importante, sur le marché global concentré des avions monocouloirs.
L’opération de rapprochement a été notifiée à la Commission le 30 août 2019 et celle-ci dispose à présent de 90 jours ouvrables, soit jusqu’au 20 février 2020, pour prendre une décision. Durant l’enquête initiale, Boeing et Embraer ont décidé qu’ils ne présenteraient pas d’engagement visant à répondre aux préoccupations exprimées par la Commission à titre préliminaire.
—♦—
/// Embraer réalise le premier test de roulage autonome d’un avion au Brésil
/// DERNIERS ARTICLES
visuels : AAF, Embraer et FAB