Le tourisme est l’un des secteurs les plus durement touchés par la crise sanitaire que le monde traverse actuellement et qui pourrait modifier durablement les habitudes des voyageurs dans le monde pour leurs déplacements professionnels et de loisirs. La cellule de veille et de contrôle de la commission des affaires économiques du Sénat français vient de proposer à l’issu de dizaines d’auditions un plan de trente propositions pour une relance du tourisme sur le territoire dès l’été 2020.
Selon la commission des affaires économiques du Sénat, la perte de chiffres d’affaires pour le seul premier semestre 2020 est estimée à plus de 40 milliards d’euros, soit 60% de baisse par rapport au premier semestre 2019. L’hypothèse optimiste retenue par les professionnels du secteur serait une baisse de 45% de l’activité sur l’année 2020, soit un manque à gagner pour l’économie française de 75 milliards d’euros (3% de PIB), alors que ce secteur stratégique pour la France a généré 168,7 milliards d’euros de CA en 2019, soit 7% du PIB.
/// Une reprise pas avant 2022
L’ensemble des acteurs semblent s’accorder sur un retour à la normale qui ne sera pas possible avant 2022, voire 2023 pour certains pans de l’activité touristique. « Face au risque d’effondrement de l’industrie touristique, l’État a pris les mesures d’urgence pour sauver la trésorerie des entreprises mais il est impératif que l’État poursuive cette mobilisation exceptionnelle » explique la commission des affaires économiques du Sénat en préambule de son plan de propositions et de poursuivre « Le tourisme fait partie de notre paysage national, de notre art de vivre, de notre patrimoine commun. (…) Sans réaction de solidarité massive, ce sont des emplois, des compétences et des savoir‑faire par milliers que nous pourrions perdre ».
Le secteur du tourisme emploie deux millions de personnes et représente environ 300 000 entreprises en France.
/// La solidarité économique devra s’amplifier
Le plan des propositions de la cellule de veille et de contrôle de la commission des affaires économiques du Sénat, consultable dans le détail à cette adresse, s’articule autour de plusieurs grands axes et propose notamment de créer un «choc de confiance » pour les touristes qui ont besoin de clarté sur son calendrier et les modalités de mise en œuvre du déconfinement par un discours clair.
L’aide économique au secteur et la solidarité des acteurs devra se poursuivre dans le temps, notamment l’accompagnement de la trésorerie des acteurs du secteur (élargissement du chômage partiel, fonds de solidarité, reports de charges et d’échéances bancaires, …), avec en plus de l’aide à l’investissement et des mesures de soutien de demande via des mécanismes d’aides aux plus faibles (chèque vacances, pass-colo, …) ou encore d’un point de vue plus global via une diminution des tarifs autoroutiers pour les départs en vacances de l’été prochain.
La cellule de veille et de contrôle de la commission des affaires économiques du Sénat souligne dans son rapport que d’autres sujets d’ordre normatif devront aussi être tranchés à moyen terme, notamment celui du traitement par les assurances d’une telle catastrophe sanitaire, de la garantie des billets émis par les compagnies aériennes et celui les relations entre les plateformes de réservation en ligne et les professionnels du secteur, dont les multiples initiatives législatives pourraient être encadrées de manière « plus efficaces ».
Pour être efficace, ce plan de propositions du Sénat devra être coordonné avec d’autres actions qui pourraient découler d’un plan de relance européen pour le secteur du tourisme voulu par Thierry Breton, le commissaire européen au Marché intérieur.
/// Consulter le document avec les 30 propositions
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visuels : PB
Mis à jour le 05/06/2020 à 14h40