L’avionneur européen a annoncé hier soir de nouvelles mesures pour préserver l’avenir de la société qui passera par la suppression d’ici l’été 2021 d’environ 15 000 postes, soit 11% des 136.000 salariés que compte le groupe dans le monde. Une première dans l’histoire du Groupe Airbus qui a déjà revu à la baisse sa production d’un tiers en avril dernier et table désormais sur un recul de l’activité de l’ordre de 40%.
Si elle était attendue en raison de la baisse de la demande d’avions neufs liée à la crise du Covid-19, l’annonce a malgré tout surpris les syndicats par son ampleur.
L’adaptation des effectifs que l’entreprise vient d’annoncer devrait particulièrement toucher la branche civile de l’avionneur et correspond à la baisse des cadences de production des principaux programmes civils déjà annoncée. Le groupe vise la réduction d’environ 15 000 postes au plus tard à l’été 2021 et espère parvenir à des accords avec les partenaires sociaux pour une mise en œuvre à partir de l’automne 2020. Ces chiffres incluent les filiales d’Airbus Stelia en France et Premium AEROTEC en Allemagne mais ne comprennent pas 900 postes environ résultant d’un besoin identifié avant COVID-19 de restructurer Premium AEROTEC en Allemagne, qui sera désormais mis en œuvre dans le cadre de ce plan d’adaptation global.
« Airbus fait face à la crise la plus grave que ce secteur ait jamais connue», a une nouvelle fois rappelé Guillaume Faury le PDG du groupe Airbus et d’ajouter que « Les mesures que nous avons prises jusqu’à présent nous ont permis d’absorber le choc initial de cette pandémie mondiale. Maintenant, nous devons nous assurer que nous pouvons soutenir notre entreprise et sortir de la crise en tant que leader mondial de l’aérospatiale en bonne santé, en nous adaptant aux défis écrasants de nos clients. Pour faire face à cette réalité, nous devons maintenant adopter des mesures plus ambitieuses (…) qui nous permettront de poursuivre notre ambition de créer un avenir durable pour l’aérospatiale. »
Le groupe annonce travailler avec ses partenaires sociaux pour limiter l’impact du plan en s’appuyant sur toutes les mesures sociales disponibles, y compris les départs volontaires, la retraite anticipée et les régimes de chômage partiel de longue durée mais prévient dans le même temps à demi-mot que des départs contraints pourraient tout de même intervenir en déclarant que « des mesures forcées ne puissent être exclues à ce stade ».
Dans le détail, 5000 postes devraient être supprimés en France, 5100 en Allemagne 900 en Espagne 1 700 au Royaume-Uni et 1 300 sur les autres sites mondiaux d’Airbus.
Ces suppressions pourraient concerner 1/3 des cols blancs (fonction support et bureaux d’études) et ⅕ des cols bleu (fonction de production), ces derniers seraient donc moins impactés en raison d’un rebond de l’activité de production espéré pour 2024. L’impanation d’une nouvelle ligne d’assemblage A320/A321neo à Toulouse sur le site A380 n’est aujourd’hui plus d’actualité mais reste toujours envisagé à une nouvelle échéance a également précisé Airbus.
Le détail du plan de restructuration qui tentera de limiter les licenciements secs, doit être annoncé jeudi.
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