Lundi 13 janvier 2020 David Calhoun a pris les commandes de l’avionneur américain suite au départ contraint de l’ancien PDG Dennis Muilenburg, qui s’était vu retirer sa casquette de Président du conseil d’administration du Groupe l’automne dernier en raison de la crise du 737 MAX.
Agé de 62 ans, David Calhoun a occupé plusieurs postes de direction au sein de grandes entreprises, telles que Blackstone Group, Nielsen Holdings et a passé 26 ans chez GE ( General Electric) à la direction de plusieurs entités commerciales, dont GE Transportation et GE Aircraft Engines. Le nouveau Président-directeur général de Boeing siège depuis 2009 au conseil d’administration du groupe dont il a aussi occupé la présidence du 11 octobre au 22 décembre 2019.
La mission du nouveau PDG consiste à restaurer et renforcer la culture de la sécurité, améliorer la transparence et retrouver la confiance de ses clients, des autorités de réglementation mais aussi des usagers du transport aérien. « Grâce à la force de notre équipe, j’ai confiance en l’avenir de Boeing, y compris du 737 MAX. » a déclaré David Calhoun à sa prise de fonction. Le PDG aura aussi à coeur de reconquérir la place de numéro un des avionneurs mondiaux que Boeing occupait depuis 2012 et qu’Airbus vient de récupérer au titre de l’année 2019.
/// Sortir Boeing de la crise du MAX
Le PDG doit gérer l’un des dossiers les plus compliqué dans les 104 ans d’histoire de Boeing, dont l’image et le bilan comptable sont fortement impactés par les suites des deux crashs. Le 23 octobre dernier l’avionneur publiait un bénéfice net pour le troisième trimestre 2019 divisé par deux à 1,17 milliard de dollars. L’action de Boeing au New York Stock Exchange a perdu 6,43% de sa valeur en 12 derniers mois. L’arrivée du nouveau PDG n’a pas encore d’effet positif, l’action terminait ce lundi 13 janvier par une timide progression de +0,09%.
Depuis l’interdiction de vol des MAX au printemps 2019, les livraisons de Boeing 737 MAX sont à l’arrêt et les appareils s’entassent sur les parkings. Une situation coûteuse pour l’entreprise qui a été contrainte d’annoncer fin 2019 l’arrêt provisoire de la production pour limiter les coûts. Cet arrêt de la production de son best-seller est un paradoxe pour Boeing qui compte encore 4500 exemplaires à produire inscrits dans son carnet de commandes.
/// Pas de reprise des vols à court-terme
Depuis des mois, Boeing peine à convaincre les autorités aériennes en charge de la certification de l’avion, dont la FAA, de lui remettre le précieux feu vert pour le 737 MAX malgré les modifications apportées au logiciel MCAS. Dans les faits, les compagnies aériennes n’espèrent plus de reprise des vols commerciaux du MAX avant l’été 2020 dans le meilleur des cas, voir dans le courant de l’automne, le temps de remettre en état de vol les appareils actuellement en stockage prolongé.
Fin octobre, Boeing a malgré tout présenté le premier exemplaire de son 737 MAX 10, la plus grande variante de la famille MAX, dont le premier vol d’essais est attendu en 2020, sans plus de précision de la part de l’avionneur.
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visuels : AAF, Boeing et R.Khanna-Prade