Le groupe Air France – KLM a publié mardi ses résultats de trafic passagers pour le mois de février 2020. Des résultats à la baisse, directement impactés par la crise sanitaire du Covid-19 qui se répercute largement sur la demande de voyage dans le monde et a provoqué l’annulation de tous les vols de et vers la Chine à partir de début février.
La forte croissance de la compagnie low cost maison Transavia vient un peu amortir la chute de fréquentation et redonner des couleurs au bilan du mois écoulé mais depuis la fin mars toutes les opérations des filiales Air France HOP et Transavia sont suspendues. Le Groupe dont l’action a perdu plus de 50% de sa valeur en bourse depuis le début de l’année 2020, va suspendre les communiqués de trafic mensuels jusqu’à nouvel ordre en raison des fortes réductions de capacité.
Avec 3,6 millions de passagers transportés au cours du mois de mars 2020, le groupe Air France – KLM enregistre un recul de 56,6% du nombre de passagers, qui correspond à une baisse de trafic de 50,6% (m de PKT) en comparaison à mars 2019. Le coefficient d’occupation global des compagnies du groupe franco-néerlandais recule également fortement (20,5%) et s’établit à 65,4%.
- Transavia : 1,172 millions de passagers
- Air France et HOP! : 4,35 millions de passagers, soit -58,8%. L’activité long-courrier a reculé de 49,7% et représente 1,36 millions de passagers en mars contre 2,988 millions pour le court et moyen-courrier qui enregistre une baisse de 62,9%.
- KLM : 2,76 millions de passagers, soit -54%.
Pour avril et mai 2020, le Groupe prévoit que plus de 90% de la capacité prévue sera toujours suspendue en raison des restrictions de voyage imposées au niveau mondial mais a l’intention de continuer à desservir des villes clés à partir de leurs hubs respectifs mais avec des fréquences fortement réduites. Le groupe présentera ses résultats du 1er trimestre 2020 le 7 mai prochain et devrait annoncer des mesures économiques pour limiter sa structure de coûts.
/// Les quadriréacteurs dans le collimateur
La reprise du trafic aérien s’annonce longue et progressive. Certains observateurs du marché et grands groupes du transport aérien tablent actuellement sur un retour à une situation « normale » courant 2021 et commencent à dégraisser leur structure de coût en retirant des flottes les appareils les plus difficiles à rentabiliser. Le groupe Air France – KLM n’échappera pas à cette tendance de fond.
Plusieurs transporteurs ont en effet déjà officialisé dès mesures en ce sens pour leur flotte et le départ anticipé de certains types d’avions. C’est par exemple le cas de Virgin avec ses Airbus A340-600, Qantas pour les Boeing 747-400 et de Lufthansa qui retire définitivement 6 Airbus A380 (sur 14), 7 A340-600 (sur 17), 3 A340-300 (sur 17) et de 5 Boeing 747-400 (sur 13), soit une réduction de 20% de son offre long-courriers. Le groupe AIG, principal groupe aérien européen qui regroupe les marques de British Airways et d’Iberia, envisage le retrait définitif d’environ 45 appareils (31 Boeing 747-400 British Airways et 15 Airbus A340-600 pour Iberia).
KLM pourrait ainsi retirer une partie de ses Boeing 747 et la compagnie aérienne française a la Crevette ailée est discrètement en train de faire de même avec ses 4 derniers A340 alors qu’on attend des nouvelles concernant les 8 A380 restant suite au départ des premiers exemplaires de la flotte depuis la fin 2019. L’année dernière, Air France avait confirmé le retrait des A380 d’ici 2022 mais la crise économique due au Covid-19 pourrait bien venir à bout du Super Jumbo sous pavillon français avant la fin 2020.
Sur ce plan, British Airways a débuté en début de semaine le stockage prolongée de l’ensemble de sa flotte d’Airbus A380 (11) sur l’aéroport de Châteauroux-Déols, dans le centre de la France mais personnes se sait aujourd’hui si ce séjour en France se prolongera sur le long-terme et si un retour vers Londres est bien envisagé.
—♦—
/// British Airways confine sa flotte d’Airbus A380 à Châteauroux-Déols
/// DERNIERS ARTICLES
visuels : G.Février, V.Massé, JB.Rouer