Le groupe aérien franco-néerlandais Air France-KLM vient de publier une perte nette de 1,8 milliard d’euros pour le premier trimestre 2020. Un résultat en baisse de 1,477 milliard d’euros en comparaison au 1er trimestre 2019 avec une perte opérationnelle de 815 millions d’euros, (-529 million) entièrement causée par le résultat d’exploitation de mars 2020 avec -560 millions d’euros.
Les revenus d’Air France – KLM (chiffre d’affaires) ont plongé de 922 millions d’euros par rapport à l’année dernière et le chiffre d’affaires du 1er trimestre 2020 s’établit à 5,02 milliards d’euros.
Face à l’incertitude élevée sur la durée de la crise du Covid-19 et son impact sur l’environnement macro-économique et le marché du transport aérien dans son ensemble, Air France – KLM retire ses perspectives antérieures pour 2020 et table sur une reprise lente de l’activité pour l’été 2020 et une capacité d’environ -95% pour le deuxième trimestre 2020 et de -80% pour le troisième trimestre 2020 par rapport à 2019.
En attendant un retour à la “normale” du marché qui ne devrait pas revenir au niveau d’avant crise avant plusieurs années, le groupe va accélérer le repositionnement de sa flotte pour opérer une réduction structurelle de la capacité d’au moins -20% en 2021.
/// Report d’A350 et réduction de la masse salariale en approche
Le plan de dépenses d’investissement du groupe pour 2020 est réduit à 2,4 milliards d’euros (-1,2 milliard) dont 0,9 milliard d’euros était déjà engagé, contre 3,6 milliards d’euros initialement prévus.
La réception de 3 nouveaux Airbus A350 prévue pour 2020 à 2021 mais le financement de la plupart des livraisons d’avions neufs restantes en 2020 sont sécurisées. Parmi les autres mesures prises de protection de la trésorerie, on peut citer le report de 570 millions d’euros de paiements d’impôts et de charges sociales au-delà de 2020 et d’autres reports de paiements aux fournisseurs.
Malgré le plan d’aide de L’Etat français d’un montant de 7 milliards d’euros visant à soutenir les liquidités de la compagnie française validé par la Commission européenne, Le PDG du groupe, Benjamin Smith, envisage des suppressions d’emplois qui pourraient s’opérer via des plans de départs volontaires, notamment pour accompagner vers la retraite les salariés les plus âgés.
« Air France va entamer des pourparlers avec ses syndicats sur une éventuelle réduction de ses effectifs en raison de la crise du coronavirus » a déclaré Benjamin Smith à nos confrères de Reuters en précisant qu’une réunion de Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) avec les syndicats est programmée à ce sujet au mois de juin.
Interrogé sur France 2 sur de possibles licenciements chez Air France, Jean-Baptiste Djebbari, le secrétaire d’Etat français aux Transports, estime que Benjamin Smith « a raison de poser le sujet de l’emploi de manière lucide ».
Rappelons qu’Air France emploie environ 45.000 personnes et KLM compte près de 35.000 salariés.
/// Le leader européen aussi dans la tourmente
De l’autre coté de la manche, British Airways a publié une perte nette de 1,68 milliard d’euros au 1T20. Elle a déjà annoncé la suppression potentielle de quelques 12.000 emplois, soit près d’un tiers de ses effectifs. La compagnie britannique a d’ailleurs immobilisé l’ensemble de sa flotte de quadri-réacteurs, dont ses 12 Airbus A380 transférés à Châteauroux (Région Centre), à priori sans billet retour.
Le groupe IAG, leader européen du transport aérien né de la fusion entre British Airways et l’espagnole Iberia en 2010 table désormais sur un retour à la « normale » du marché qui n’interviendra pas avant 2023 et souhaite reporter la livraison de 68 avions neufs, dixit le PGD Willie Walsh.
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visuels : AAF, G.Février et AF-KLM