Le groupe aérien franco-néerlandais Air France – KLM a confirmé mardi 26 mai 2020 durant son assemblée générale, l’accélération de sa transformation par la voie de son PDG Benjamin Smith qui a déclaré que le groupe entendait réduire de 40% l’offre de vols domestiques sur le marché français, pourtant l’un des plus importants d’Europe mais sur lequel la compagnie française essuie années après années des pertes financières importantes.

L’annonce du PDG du groupe intervient quelques jours après un courrier interne adressé aux salariés de sa filiale régionale HOP! que nos confrères de La Tribune se sont procurés, dans lequel Benjamin Smith expliquait l’abandon programmé des lignes transversales et de la desserte de Paris Orly pour se concentrer sur l’alimentation des deux autres hubs de Paris Roissy-Charles de Gaulle et de Lyon. Une décision qui s’accompagnait d’une réduction de la flotte, de plans de départs volontaires et potentiellement de fermetures de sites entre 2021 et l’été 2023.

Bombardier CRJ 1000 HOP!

/// Transformation accélérée après le choc du Covid-19

Empêché de voler durant près de deux semaines au coeur de la crise sanitaire mi-mars, le groupe Air France KLM n’a pu exploiter qu’entre 5 et 10% de l’offre habituelle a rappelé Anne-Marie Couderc, présidente non-exécutive du groupe et Air France – KLM a publié une perte nette de 1,8 milliard d’euros au premier trimestre 2020.

Après avoir obtenu 7 milliards d’euros d’aides financières débloqués pour Air France et que l’Etat français a conditionnés à des efforts supplémentaires en faveur de l’environnement, la direction du groupe a donc décidé d’accélérer le plan de transformation que Benjamin Smith avait annoncé en 2019 visant à rationaliser l’activité, notamment sur le réseau français pour gagner en efficacité opérationnelle et en rentabilité. 

Durant la crise du Covid-19, le groupe a décidé de la mise en retraite anticipée et de la sortie définitive des appareils quadriréacteurs de sa flotte : A340 et A380 pour Air France et B747 chez KLM. 

 

Début mai le PDG a déclaré à Reuters que des pourparlers avec ses syndicats d’Air France sur une éventuelle réduction de ses effectifs en raison de la crise du coronavirus serait mise en place, en ajoutant qu’une réunion de Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) était programmée courant juin.

L’assemblée générale a été l’occasion de présenter aux actionnaires du groupe les pistes envisagées pour le groupe aérien. « Le réseau domestique va connaître une transformation accélérée », a déclaré le PDG  durant l’AG « La capacité va être réduite de 40% sur la période d’ici à 2021, avec la fermeture de destinations, lorsqu’il y a une alternative ferroviaire à moins de 2h30 et lorsque ce service n’alimente pas le hub de Paris Roissy-Charles-De-Gaulle ».

Une perspective qui laisserait place nette pour la concurrence dans certaines villes et pour l’alimentation de l’aéroport d’Orly, déjà très fréquenté par les acteurs du low-cost européens dont la filiale maison Transavia qui y occupe une position forte pour desservir les marchés du bassin méditerranéen et en particulier de l’Afrique du nord.

Boeing 737-800 Transavia F-GZHD

Rappelons que le groupe, qui a obtenu l’été dernier la levée de la limite de 40 appareils pour la flotte de la partie française de Transavia, est en discussion avec les pilotes d’Air France pour permettre à Transavia d’opérer des lignes sur le marché domestique français, pour l’instant chasse gardée.

« Nous avons beaucoup de travail sur le domestique et nous avons perdu tellement d’argent les années précédentes qu’il faut transformer l’activité. Nous pensons réduire l’activité là où la concurrence est trop forte (…) Pour les lignes transversales, différentes options sont à l’étude pour que l’activité soit rentable le plus rapidement possible.» avait expliqué Benjamin Smith durant son audition au Sénat courant avril en ajoutant qu’il était envisageable « d’utiliser d’autres outils d’Air France », c’est à dire Transavia.

/// Reprise de l’activité pour l’été

La semaine derniére Air France a annoncé l’exploitation d’ici la fin du mois de juin d’environ 15% de la capacité déployée habituellement à cette période avec seulement 75 appareils sur un total d’environ 224 avions en flotte.

La reprise graduelle des vols domestiques sur le marché français s’effectue pour l’instant uniquement via les hub de Paris-Charles de Gaulle et Lyon-Saint Exupéry. Air France proposera fin juin 14 destinations en France (Ajaccio, Bastia, Biarritz, Bordeaux, Brest, Calvi, Caen, Clermont-Ferrand, Lille, Marseille, Montpellier, Nantes, Nice, Pau, Perpignan, Rennes, Strasbourg, Toulon et Toulouse) et communiquera début juin le détail du programme pour les mois de juillet et août. [Voir détails des lignes à cette adresse]

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/// Air France officialise le retrait immédiat de sa flotte d’Airbus A380

visuels : G.Février, JB.Rouer et AAF

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