L’Assemblée Générale 2020 des Actionnaires Safran se tenait ce jeudi 28 mai et a permis l’adoption de l’ensemble des résolutions soumises au vote et agréées par le Conseil d’administration du groupe.
Dans un contexte global de baisse des livraisons d’avions neufs relatif à une reprise progressive du transport aérien mondial et à la réorganisation des flottes après la crise du Covid-19, Safran estime désormais que le nombre des livraisons de moteurs LEAP devrait être inférieur à 1 000 en 2020.
Rappelons qu’au cours des trois premiers mois de l’année 2020, Safran a enregistré un recul du chiffre d’affaires de -6,9% au 1T20 (-15% pour l’activité d’aménagement intérieur d’avions et de -11,8% pour la Propulsion aéronautique et spatiale) avec un total de 326 unités (54 CFM56 et 272 LEAP) livrées à la fin mars, contre 577 au 1er trimestre 2019. Son carnet de commandes et intentions d’achat au 31 mars 2020 totalisait 15 065 moteurs d’avions civils, dont 117 unités pour sa gamme de moteurs LEAP.
/// Chute de 50% du CA en avril
Comme anticipé, les impacts de la crise du Covid-19 constatés en mars (-20,4% du chiffre d’affaires par rapport à mars 2019) se sont nettement amplifiés en avril (recul de l’activité de l’ordre de -50% vs avril 2019) mais Safran a généré un cash-flow libre positif sur les 4 premiers mois de l’année et disposait au 30 avril 2020 d’un équivalent de trésorerie d’un montant de 3,248 Mds€ (donnée non-auditée) et d’une ligne de crédit disponible jusqu’en décembre 2022 de 2,52 Mds€.
Safran a mis en place le 22 avril un prêt relais de 3 Mds€ syndiqué auprès de plusieurs banques françaises et internationales, dont 800 M€ ont été refinancés dès le 15 mai sous la forme d’une émission d’obligations convertibles de 2 à 7 ans et le Groupe envisage de procéder prochainement “sous réserve des conditions de marché” à une émission obligataire de taille benchmark sur le marché du placement privé américain (USPP).
/// Baisse des coûts de plus de 20%
L’objectif pour le Groupe est de réduire significativement les coûts et d’abaisser le point mort de ses activités pour bénéficier de la reprise quand elle aura lieu. L’objectif visé étant d’atteindre une baisse globale des coûts opérationnels (OPEX) de plus de 20% par rapport à 2019.
L’adaptation à ce nouvel environnement a été rapide, avec la mise en place d’une activité partielle dans tous les pays où ces mesures sont possibles : 35 % au niveau mondial (40 % en France) au 18 mai 2020. Le groupe a aussi réduit le nombre de contrats à durée indéterminée pour toutes les activités et le non renouvellement des contrats courts. Le niveau des investissements (CAPEX) a été réduit de près de 60% par rapport à 2019 et le budget R&D diminue de 30% versus 2019.
/// Perspectives à long-terme toujours bonnes
Safran anticipe qu’à cours-terme que les compagnies aériennes et l’industrie aéronautique bénéficieront de différents dispositifs d’aides des pouvoirs publics.
A long terme, « les perspectives restent bonnes » explique le Groupe qui s’appuie sur la jeunesse de la flotte de moteurs CFM56 de seconde génération (environ 57 % des CFM56-5b/7b ont moins de 10 ans) mais aussi sur la prochaine génération de moteur, en confirmant poursuivre le développement du successeur du moteur LEAP avec son partenaire GE. Un moteur supposé offrir un gain de consommation au moins égal ou supérieur à celui apporté par le LEAP par rapport au CFM56.
La stratégie de Safran reste inchangée et le Groupe entend consolider sa position de motoriste, continuer son développement dans les équipements, poursuivre sa stratégie de niche dans la défense et redevenir un acteur de tout premier plan dans les intérieurs d’avions.
Enfin, l’industriel appel de ses vœux le lancement par les États et l’Union européenne de plans d’investissements et de mesures règlementaires pour les carburants alternatifs durables pour l’aviation et a justement signé en mars dernier une lettre d’intention pour l’étude de la faisabilité technologique et économique de création d’une filière d’approvisionnement en biocarburants aéronautiques dans le Sud-Ouest de la France. (Voir article ci-dessous)
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/// Safran initie l’étude d’une filière biocarburants en Nouvelle-Aquitaine
visuels : Safran
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