L’Agence Spatiale Européenne (ESA) a réagi ce matin aux sanctions imposées à Moscou par la communauté européenne et leurs conséquences dans la coopération spatiale avec son homologue, l’agence spatiale d’État russe Roscosmos qui est notamment impliqué à ses côtés dans la station spatiale internationale, dans le programme de lancement de Soyouz depuis Kourou et la mission ExoMars.
La première conséquence directe de la crise en Ukraine sur le spatial européen est la décision de Roscosmos de retirer ses effectifs de Kourou, en Guyane française, ce qui rend impossible le prochain tir du lanceur russe depuis le port spatial européen, qui était prévu le 4 mars pour la 14 mission OneWeb d’Arianespace.
«Nous déplorons les pertes humaines et les conséquences tragiques de la guerre en Ukraine. Nous accordons une priorité absolue à la prise de décisions appropriées, non seulement pour le bien de notre personnel impliqué dans les programmes, mais aussi dans le plein respect de nos valeurs européennes, qui ont toujours fondamentalement façonné notre approche de la coopération internationale.», explique l’agence européenne dans un communiqué adressé ce mardi à la presse, «Nous appliquons pleinement les sanctions imposées à la Russie par nos États membres. Nous évaluons les conséquences sur chacun de nos programmes en cours menés en coopération avec l’agence spatiale d’État russe Roscosmos et alignons nos décisions sur celles de nos États membres en étroite coordination avec nos partenaires industriels et internationaux notamment avec la NASA pour la Station spatiale internationale.»
Concernant la campagne de lancement de Soyouz depuis Kourou, l’agence déclare prendre note du retrait des effectifs de Roscosmos sur place et explique évaluer pour chaque charge utile institutionnelle européenne sous notre responsabilité le service de lancement approprié sur les systèmes actuellement en service, Ariane 5 et Vega, mais aussi avec les prochains lanceurs en cours de développement Vega C et Ariane 6.
/// Espace : Inauguration du nouveau pas de tir d’Ariane 6 à Kourou
Lancement Exomars improbable en 2022
Le programme d’étude de l’atmosphère martienne ExoMars conjugue deux missions spatiales développées par l’Agence spatiale européenne (ESA) à destination de la planète rouge avec une participation importante de Roscosmos. Après le lancement réussi en mars 2016 de l’orbiteur ExoMars Trace Gas Orbiter (TGO) accompagné de son atterrisseur Schiaparelli, l’astromobile Rosalind Franklin devait décoller cette année pour rejoindre mars avec quatre années de retard sur la date de lancement initialement prévue.
Selon l’ESA, il est actuellement «très improbable» d’envisager un lancement pour le programme ExoMars en 2022. Le directeur de l’agence doit analyser les options et préparer une décision officielle sur la marche à suivre par les États membres de l’ESA impliqués dans la mission.
/// Lancement du satellite Microcarb à bord de Vega C en 2023
visuel : ESA / CNESS / Arianespace
/// DERNIERS ARTICLES